La Coupe du monde féminine pourrait être “l’événement sportif le … – Courrier international

La Coupe du monde féminine de football, qui captive des millions de téléspectateurs depuis près d’un mois, s’apprête à siffler le coup d’envoi du match final qui opposera l’Espagne à l’Angleterre, ce dimanche 20 août à midi.
“La compétition aura été captivante et très suivie”, salue The Washington Post, avant de glisser : “Et très, très gay.” Pour cause, parmi les footballeuses et membres des 32 équipes nationales sélectionnées, plus d’une centaine de personnes sont ouvertement LGBTQI. Un décompte symbolique, pour ce qui “pourrait être l’événement sportif le plus ouvertement queer de tous les temps”, souligne le magazine queer Autostraddle.
Question de représentation
La compétition internationale a permis de réunir l’égérie américaine Megan Rapinoe, la légende brésilienne Marta Vieira da Silva et l’attaquante australienne Sam Kerr, “des joueuses très en vue qui assument fièrement leur homosexualité”. L’état des lieux tranche avec la précédente Coupe du monde masculine, qui s’est déroulée au Qatar, fin 2022, où “aucun joueur notoirement gay” n’a été dénombré, rappelle le titre américain.
Au-delà d’une question de chiffres, il s’agit là d’une question de représentation. Voir des sportives queers au cœur d’un engouement médiatique positif est une nouveauté applaudie par Divina Blanca-Jackson, une fan de l’équipe australienne, citée par le journal :
“Si j’avais connu cela étant plus jeune, cela m’aurait grandement facilité les choses. Parce que j’aurais eu la preuve, sur mon écran de télé, que les personnes queers peuvent […] avoir des amis et une famille qui les aiment, et mener une brillante carrière.”
“À certains égards, jouer au foot et revendiquer son appartenance à la communauté LGBTQI sont deux choses naturellement complémentaires”, observe le quotidien de la capitale américaine. Dans les deux cas et depuis des décennies, il s’agit de remettre en question les normes de genre et les attentes envers les femmes. “Certaines femmes queers se sont justement tournées vers ce sport car il leur permet de s’affranchir des normes traditionnelles de féminité”, explique Jen Peden, présidente des Flying Bats, le club de football féminin LGBTQI de Sydney.
En France, il a fallu attendre les années 1970 pour que la Fédération française de football reconnaisse l’existence du football féminin.