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Histoire du Gulf Stream, courant marin fameux et symbole ambigu … – Le Monde


Retrouvez tous les épisodes de la série « Les pulsations de la Terre » ici.

Peter Schwartz et Doug Randall avaient prévenu : ce n’était pas une prévision, mais plutôt une expérience de pensée. Une catastrophe « inimaginable » qu’il était pourtant sage de se résoudre à envisager. Dans le rapport qu’ils remettent au Pentagone en octobre 2003, il y a presque vingt ans, les deux analystes cherchent à cerner les conséquences possibles d’un événement climatique abrupt, une de ces mauvaises surprises que pourrait nous réserver le réchauffement. Ils ne font pas dans la demi-mesure. Ils imaginent l’effondrement, entre 2010 et 2020, de la circulation océanique dans l’Atlantique Nord – la fin de ce que nous appelons le Gulf Stream, ce grand courant marin qui peuple les imaginaires et les manuels de géographie depuis plus d’un siècle. Ils imaginent le tarissement de cette artère cachée dans l’océan qui pulse du Nouveau Monde vers l’Ancien une chaleur bienfaisante. Nous l’avons tous appris à l’école : c’est elle qui fait que, le long du même parallèle, on a des vignes à Bordeaux et quatre mois par an d’hiver glacial à Montréal.

Schwartz et Randall se posent la question que nombre de collégiens se sont posée un jour en cours de géographie : que se passerait-il si, tout à coup, ce grand courant s’arrêtait ? « L’effet climatique immédiat se traduit par des températures plus fraîches en Europe et dans une grande partie de l’hémisphère Nord, ainsi que par une chute spectaculaire des précipitations dans de nombreuses régions agricoles et peuplées », écrivent les deux analystes du Pentagone.

L’hémisphère Sud cuit à l’étouffée, mais le nord de l’Europe s’assèche et grelotte, au point que les Scandinaves cherchent à migrer vers le sud. Des conflits internes à l’Union européenne (UE) surviennent bientôt pour l’accès à l’eau douce. L’UE est si affaiblie qu’elle ouvre la porte à la Russie en 2018, selon le scénario de Randall et Schwartz. En 2025, elle est « au seuil de l’effondrement » et on assiste à une « intensification des migrations vers des pays méditerranéens comme l’Algérie, le Maroc, l’Egypte et Israël ».

Des Européens désespérés traversant la Méditerranée pour trouver refuge en Afrique du Nord et au Levant ? Un tel renversement des flux migratoires rappelle forcément quelque chose à tout amateur de film catastrophe. Dans l’une des dernières scènes du Jour d’après (2004), de Roland Emmerich, le premier blockbuster évoquant le changement climatique, ce sont des hordes de citoyens des Etats-Unis qui passent la frontière mexicaine, fuyant le blizzard sans fin, les tempêtes et les calamités du petit âge glaciaire qui s’est installé sur l’Amérique du Nord depuis l’effondrement du courant de l’Atlantique.

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Antoine Girard

Plongeant dans l'art de la plume avec une passion ardente, je suis Antoine Girard, un Artisan du Blogging tissant des récits qui embrassent le monde. Ma formation à l'École Nationale Supérieure de Chimie de Paris a enrichi ma pensée créative. Tel un alchimiste des mots, je distille des articles de nouvelles internationales tout en explorant un vaste horizon de sujets tels que le droit international, le sport, l'immobilier et l'industrie cinématographique. Transparence est mon credo, chaque article reflétant mon engagement envers l'authenticité. Rejoignez-moi dans ce voyage où les mots évoquent des images vivantes, où le droit se marie avec l'action, où les terrains de jeu se mêlent à l'écran argenté, et où chaque ligne écrit l'histoire de notre monde en mouvement.

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