ENTRETIEN. FC Nantes : « Dire qu’on est en progrès, c’est de la … – Ouest-France
La déception doit être grande après cette deuxième défaite en deux matches de Ligue 1…
Pierre Aristouy : « Je ressens de la déception pour les joueurs. J’aimerais qu’ils soient récompensés de leurs efforts, de leur volonté de bien faire, de leur investissement. On savait où on était, on a réussi à les contenir pendant un bon moment, on a réussi à se créer des occasions aussi. Mais il y a du talent et de la qualité aussi à Lille, ce qui a fait la différence. »
Lille était vraiment supérieur ?
« On ne manque pas de talent non plus. Ils ont peut-être plus de confiance et de spontanéité que nous en ce moment. »
« Il faut marquer des buts pour gagner des matches »
Vous sentez toujours de la fébrilité chez les joueurs ?
« Ce n’était déjà pas trop le cas contre Toulouse, hormis sur les deux actions qui amènent les buts. Je trouve qu’on a été bien organisé, le plan de jeu a été respecté, on a été plutôt bons défensivement hormis sur l’action de David qui finit sur la barre en première période. Il nous manque cette intervention sur un centre aérien (sur l’ouverture du score), même si je pense que sur le deuxième ballon il y a hors-jeu. Mais là, bizarrement, le VAR n’a pas été appelé contrairement à notre but refusé. Sur le match j’ai senti moins de fébrilité, un bloc équipe plus agressif, plus compact encore. En revanche, il faut marquer des buts pour gagner des matches… »
Les occasions sont pourtant là, surtout après l’ouverture du score de Lille…
« En première période on a aussi des situations. Ça ne va pas jusqu’au but alors que ça devrait y aller. Là, peut-être, on peut parler de bon choix ou de talent. Ce sont des situations qui doivent amener une occasion parce que là, pour le coup, c’est ce qu’on avait prévu. La deuxième mi-temps, avec un changement de système amenant plus de pouvoir offensif mais nous exposant plus sur des pertes de balle, nous amène – avec le dynamisme et la qualité des entrants- plus d’occasions. Malheureusement, comme depuis deux matches, même en faisant une bonne entrée ils n’ont pas été décisifs. »
Comme contre Toulouse, le gardien adverse a brillé…
« J’ai l’impression que c’est toujours pareil : le gardien brille, on a des décisions qui nous sont défavorables, il y a un moment émotionnel sur le but refusé qui nous fait perdre notre élan qui était bon. Mais oui, j’espère qu’on ne tombera pas tous les week-ends sur des gardiens aussi performants. »
Comment expliquer ce manque d’efficacité ?
« C’est de la confiance, de la répétition à l’entraînement même si le contexte émotionnel d’une action à finir n’est pas le même à l’entraînement que devant 40 000 personnes. C’est la spontanéité. Ounas est un grand joueur, lui a ce pied et la spontanéité pour la mettre au fond. »
En mettant de côté les deux défaites, vous notiez des progrès…
« (Il coupe) Oui mais comme je passe pour un idiot quand je dis ça, je vais arrêter de le dire, surtout que les résultats ne valident pas ce que je dis. On va continuer de travailler et on va laisser les gens juger. Dire qu’on est en progrès ou pas, c’est de la littérature. »
« Peut-être que je ne suis pas assez convaincant mais eux ne sont pas assez convaincus »
On dirait pourtant qu’il ne manque qu’un petit quelque chose…
« C’est ce que j’ai dit après Toulouse et c’est encore le cas aujourd’hui, il ne manque pas grand-chose mais c’est finalement beaucoup. J’ai mis ça sur le compte de la conviction et de l’orgueil. Je leur ai dit : il vous manque d’être convaincu dans ce que l’on fait
. Peut-être que je ne suis pas assez convaincant mais eux ne sont pas assez convaincus. C’est bien mais ils ne sont pas assez convaincus d’aller au bout des choses. Il manque cet orgueil du sportif de haut niveau pendant cent minutes qui ne lâche rien et est concentré tout le temps, tout le temps, tout le temps. »
« Il faut arrêter de penser que c’est une fatalité de jouer les places les moins agréables »
Même si c’est une nouvelle saison, y a-t-il le traumatisme de la saison dernière dans cette équipe ?
« Plus que la saison, moi j’ai dit aux joueurs cette année qu’il fallait arrêter de penser que c’était une fatalité de jouer les places les moins agréables : un barrage, un sauvetage à la dernière journée, des voyages en eaux troubles pendant la saison. Il ne faut pas se mettre dans une normalité. Plus que la saison dernière, c’est peut-être sur un cycle plus long qu’il faut casser ça. Beaucoup de joueurs sont là encore, peut-être que eux sont marqués mais il faut casser cette fatalité. »
Vous notez quand même une grande solidarité dans cette équipe…
« Ça traduit une volonté de respecter un temps de jeu, encore une fois. On est dans un rapport de force qui nous est déficitaire en début de match. On décide de maintenir un bloc un peu plus bas dans un 4-5-1 qui laisse peu de possibilités à une domination territoriale et de possession adverse. Par rapport à ça je suis satisfait de l’investissement sur le plan de jeu établi. Après, on a vu d’autres exemples d’équipes qui dans un rapport de force comme ça avaient décidé de maintenir le même plan de jeu et ont su faire preuve d’efficacité sur la durée, tant défensivement qu’offensivement. »