Cherbourg-en-Cotentin. La célèbre fresque du quartier des … – actu.fr

Nous la connaissons tous ; elle est le symbole du quartier des Provinces à Octeville (commune déléguée de Cherbourg-en-Cotentin, Manche). Certains enfants, désormais adultes, connaissent ce visage et cette silhouette qui dominent les Provinces depuis toujours.
En ce mois d’août 2023, cette fresque célèbre ses 30 ans. Il n’y a pas si longtemps, les services culturels et patrimoniaux de Cherbourg-en-Cotentin se demandaient qui était l’artiste derrière cette fresque monumentale.

Organisation d’un concours
En 1993, la ville d’Octeville, sous la municipalité d’André Poirier, s’engage dans l’amélioration du quartier des Provinces et de son environnement. Son adjoint, Hervé Corbin, au cœur du dispositif octevillais visant à dynamiser les Provinces, se souvient : « C’était une grande réflexion à l’époque, ce projet s’inscrivait dans le cadre de la politique nationale de développement social des quartiers (DSQ) ».
Hervé Corbin ajoute :
Ce pignon d’HLM était gris et moche, il fallait agir. Nous avons donc lancé un concours et même planté des arbres à proximité de ce bâtiment.
Ainsi, la ville d’Octeville organise son concours, présidé par le maire de l’époque, André Poirier, et composé de ses adjoints ainsi que de représentants de l’office HLM et de la Communauté urbaine de Cherbourg, avec la participation de M. Audouard, alors directeur des Beaux-Arts de Cherbourg.
Le cadre fixé et le budget étant de 270 000 francs, il ne manquait plus que des artistes souhaitant participer au concours. Trois se sont présentés : Marc Louveau, Michel Larivière et une Parisienne, Irène Laksine. Cette dernière connaissait Cherbourg pour avoir exposé quelques années auparavant au centre culturel.

Un quartier qui « n’avait pas d’histoire »
Le projet d’Irène Laksine remporta facilement le concours avec l’esquisse qu’elle présenta ainsi en 1993 dans les colonnes de La Presse de la Manche :
Un buste de femme sur fond bleu, le regard tourné vers la mer. Si l’on devait vraiment lui donner un titre, cela pourrait être Chantereyne ou Mathilde.
Irène Laksine souhaitait s’inspirer du passé pour un quartier encore bien jeune en 1993, qui, comme elle le disait, « n’avait pas d’histoire ». Elle ajouta : « Je souhaite une femme calme et douce, qui inspire la permanence et la continuité, que chacun puisse se retrouver en elle et dans sa propre histoire ».
Il fallut un échafaudage imposant, plusieurs pots de peinture et plusieurs semaines à Irène Laksine pour achever son œuvre en août 1993.
Une fresque respectée
Depuis, la jeune femme des Provinces est ancrée dans le cœur des habitants du quartier des Provinces et d’Octeville. Hervé Corbin, toujours attaché à l’identité octevillaise, indique : « Il y a du respect pour cette fresque ». Contactée, Irène Laksine se souvient :
J’étais très inspirée par Chantereyne et Mathilde. Je suis parfois revenue à Cherbourg, elle est toujours là, ma fresque. J’ai réalisé l’esquisse dans mon atelier, puis je me suis rendue au concours de la ville d’Octeville, hélas je n’ai plus trop de souvenirs.
30 ans plus tard, la fresque est toujours présente et suscite toujours l’intérêt des habitants du quartier et des locataires de l’immeuble. Sur la fresque, en regardant bien, près de la signature d’Irène Laksine, on peut lire la phrase : « Mathilde fait un vœu ».
La fresque, qui ne manque aucun marché dominical dans les Provinces, a perdu l’éclat de ses premiers jours. Peut-être qu’une restauration sera envisagée pour lui redonner une seconde jeunesse pour les 30 prochaines années.

Nicolas CALLUAUD
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