L’Ukraine doit-elle concéder des territoires à la Russie pour obtenir … – RTBF

Les propositions de Nicolas Sarkozy sont imbuvables
“Les propositions de Nicolas Sarkozy sont imbuvables pour la Communauté internationales et en particulier les instances européennes”, assure une source diplomatique sous couvert d’anonymat.
Imbuvable pour les européens, c’est peu dire. L’organisation de référendums dans les territoires ukrainiens occupés par la Russie sous le contrôle de la Communauté internationale pose des questions sans solutions apparentes : qui pourra voter ? Les pro-russes restés en majorité sur place ? Quid des Ukrainiens qui ont fui la guerre et qui se sont réfugiés dans les pays européens ?
Imbuvable surtout, parce que ces référendums répondraient aux exigences du président russe. Vladimir Poutine présente les régions annexées en Ukraine comme des terres historiquement russes. Il a revendiqué l’annexion de ces territoires en septembre dernier, après y avoir organisé de pseudo-référendums. Selon lui, Kiev devra accepter de les céder pour aboutir à la paix.
Quels que soient les résultats des référendums proposés par Nicolas Sarkozy, le processus ferait un doigt d’honneur à la souveraineté de l’Ukraine et valideraient de facto les violations du droit international commises par Moscou.
“De fait, une négociation se fait à deux pour aboutir à une position commune”, souligne le général Dominique Trinquand, ancien chef de mission militaire de la délégation française auprès des Nations unies. “Nicolas Sarkozy a tout simplement écarté le point de vue de Kiev“.
Une Ukraine neutre ? Concernant l’adhésion à l’Union européenne, l’ancien président français semble avoir oublié qu’en juin 2022, les 27 chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne ont accordé à l’Ukraine le statut de pays candidat à l’adhésion.
Lors du sommet de Vilnius en juillet, les alliés de l’Otan, ont déclaré que l’Ukraine recevra une invitation à rejoindre l’Alliance, “lorsque tous les alliés seront d’accord et que les conditions seront remplies“.
La position des alliés est de continuer à soutenir l’Ukraine
“La position des alliés est de continuer à soutenir l’Ukraine“, assure notre source diplomatique sous couvert d’anonymat.
De fait, l’aide matériel à l’Ukraine se poursuit. Les alliés continuent de livrer des munitions. Washington vient de donner son feu vert pour que le Danemark et les Pays-Bas livrent des avions de combat américains F-16 à l’Ukraine, une fois que les pilotes ukrainiens seront formés pour les piloter.
Lors de la visite du président Volodymyr Zelensky en Suède ce samedi, les discussions ont tourné autour de la préparation du 13e paquet d’aide militaire suédois, notamment la livraison d’avions de chasse Gripen et la production conjointe de chars légers suédois CV90.
Ces aides militaires à l’Ukraine vont-elles s’essouffler ? “Il faut bien admettre que l’Europe s’est réveillée tard pour relancer sa production industrielle“, observe Dominique Trinquand.
Trop tôt pour parler d’une négociation
En attendant, la guerre se prolonge. N’est-il pas temps de négocier ? Oui mais “y penser toujours, n’en parler jamais“, prévient le général français.
“Il est trop tôt pour parler d’une négociation au moment où les Ukrainiens ont lancé une offensive et que celle-ci n’a pas atteint ses objectifs“, analyse-t-il.
Sur le terrain, même si l’Ukraine a revendiqué plusieurs avancées, sa contre-offensive lancée en juin peine en effet, à faire face à la résistance de l’armée russe. Selon les renseignements américains, l’Ukraine n’atteindra pas un de ses principaux objectifs, à savoir reprendre la ville de Melitopol (oblast de Zaporijjia), occupée par la Russie, d’ici la fin de l’année.