L’envers du cliché : Le cri de Kim Phúc contre les attaques au … – Paris Match Belgique
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Juin 1972. La guerre froide oppose les idéologies capitalistes et communistes des plus grandes puissances mondiales de l’époque. Mais il n’y a pas que l’Union soviétique qui s’oppose aux États-Unis. La Chine aussi manifeste son animosité. Les deux gouvernements s’opposent ainsi depuis 1955 dans un conflit sur les terres Vietnamiennes.
D’un côté, les États-Unis soutiennent militairement la république du Viêt Nam (ou Sud Viêt Nam). Ils sont appuyés par plusieurs alliés : l’Australie, la Corée du Sud, la Thaïlande ou encore les Philippines. De l’autre côté, le bloc de l’Est et la Chine soutiennent la république démocratique du Viêt Nam (ou Nord Viêt Nam), alliée au Front national de libération du Sud Viêt Nam (Viet Cong). Dans ce conflit, les USA utilisent une arme redoutable et peu médiatisée : les bombes incendiaires au napalm.
Le cri de Kim Phúc
Peu documentée, cette arme est utilisée par les États-Unis sur des populations civiles. Le 8 juin 1972, Kim Phúc, est photographiée nue et hurlant de douleur après avoir été grièvement brûlée par une bombe incendiaire au napalm. La jeune fille de neuf ans a été blessée par une attaque qui visait le village de Trang Bang.
Quelques jours plus tard, la photographie est publiée dans la presse américaine. Faisant le tour du monde, elle suscite l’indignation générale. Elle est depuis devenue un symbole de la guerre du Vietnam, figurant sur de nombreux livres et articles sur le sujet. Le cliché est baptisé “The Terror of War” et obtient la même année le prix Pulitzer.
Le photographe du cliché, Nick Ut a dû réagir après les propos du président américain Richard Nixon mettant en doute la véracité de la scène. Il a assuré que “la photographie était aussi authentique que la guerre du Viêt Nam elle-même”. La tentative de Richard Nixon de contester la photographie est veine. Dix jours plus tard, le Watergate monopolise l’actualité et la “Fille au napalm” devient un cliché historique.
Kim Phúc hurlait bien de douleur et non de terreur. Ses brûlures étaient si sévères qu’elle n’aurait pas pu survivre sans une prise en charge immédiate. Après quatorze mois d’hospitalisation et dix-sept interventions chirurgicales, la jeune fille est sauvée.
Engagée pour les enfants
Aujourd’hui, 20 % du corps de Phan Thị Kim Phúc lui fait toujours souffrir. “Un tiers de mon corps est couvert de cicatrices et j’ai d’intenses douleurs chroniques”, raconte-t-elle dans le New York Times. En 1997, elle réalise un discours public lors duquel elle pardonne publiquement à l’officier américain qui a ordonné le bombardement de son village au napalm.
Kim Phúc dédie sa vie à la promotion de la paix. Elle crée la Kim Fondation International pour aider les enfants victimes de la guerre en leur offrant un soutien médical et psychologique. Comme elle l’a jadis réussi, elle veut permettre aux jeunes de surmonter leurs traumatismes. Pour que moins d’enfants ne poussent le même cri que celui qui l’a fait connaître.