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5 inventions bio inspirées aux allures futuristes – Version Femina


Des villes lucioles

Certains organismes ont la particularité d’émettre de la lumière : vers luisants, lucioles ou encore méduses, comme d’autres animaux marins microscopiques. Cette bioluminescence intéresse de nombreux scientifiques dans le monde, et une start-up, Glowee, a réussi à créer sa propre source vivante de lumière biologique. Ses chercheurs utilisent des bactéries marines bioluminescentes, que l’on trouve chez certains calamars et poissons, pour continuer à produire une lumière bleu-vert en milieu nutritif. Cela donne une sorte de gel, déjà commercialisé avec succès.

Glowee a présenté ses premières réalisations, notamment pour éclairer le mobilier urbain de Rambouillet, dans les Yvelines, sur le salon Biomim’expo. Mais les recherches continuent pour améliorer l’intensité lumineuse des bactéries, leur adaptabilité à des températures variables en extérieur, la palette de couleurs disponibles, etc. A terme, cette bioluminescence ne remplacera pas totalement l’éclairage nocturne des villes, mais pourrait offrir une alternative écologique pour les parer d’un halo… poétique, tout en préservant les ressources de la planète. Parcs et jardins, signalétique urbaine, façades ou souterrains seraient éclairés naturellement… et tout doucement.

A l’avenir, ce sera encore plus beau une ville la nuit ! Rappelons-le : la pollution lumineuse urbaine représente 5 % des émissions de dioxyde de carbone, fait chuter les feuilles ou dérègle les cycles hormonaux des insectes. Cette nouvelle technologie laisse une empreinte environnementale des plus négligeables grâce à une matière première vivante et cultivable à l’infini.

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Un voilier libellule

La maquette de Gaïarta, ce bateau à la voile trans­lucide et fine comme une aile de libellule, était la star du dernier salon Biomim’expo. Initié par un ancien photographe de mode, Christophe Sachs, ce projet « est à la fois scientifique, artistique et sociétal. Il incarnera la beauté et la sagesse de la nature, au travers d’un voyage de reconnexion avec nous­mêmes et notre monde », s’enthousiasme­t­il. C’est en 2016 qu’il a acquis Chandeleur, une vieille coque de 18 mètres datant des années 50. « On l’a sauvée avec une équipe venue de partout, puis on l’a préparée à accueillir de nouvelles tech­nologies inspirées du biomimétisme », explique-­t-­il. La pre­mière d’entre elles, c’est donc son système de voiles (les Solari­Sails), inspirées des organismes opérant la photosynthèse et des ailes de libellule pour leur structure, sans oublier « leur pouvoir d’évocation esthétique et leurs qualités d’adaptation à notre terre, sillonnée par ces insectes depuis 300 millions d’années » précise le capitaine. Développé avec la « 8e pirogue de l’Archipel des écoles françaises du biomimétisme », un groupe de travail créé avec le Ceebios et le CNRS, Gaïarta est à l’origine d’un brevet déposé pour cette voile unique qui ouvre des perspectives écologiques au transport maritime.

« On développe six innovations sur ce bateau, dont la seule révélée pour l’heure est cette voile presque intégralement photoréactive, alors que les autres prototypes ne parviennent qu’à exploiter 10 à 50 %, au mieux, de la surface », explique Christophe Sachs, qui, d’ici deux ans, espère pouvoir faire de Gaïarta « un vaisseau de développement, de prototypage et de promotion du biomimétisme » en voyageant entre Venise et Sydney, menacées par la montée des eaux. « Sur l’ancienne voile, les enfants des côtes dessineront leur message au monde », imagine Christophe Sachs, qui, en attendant, accueille des bénévoles sur ce voilier ancré à Saint­-Cyprien, en Roussillon. Une équipe de tous âges et de tous horizons, y compris pendant la saison estivale, et des familles qui, moyennant un don au projet, passent la nuit sur le bateau.

Des immeubles termitières

Cap au Maroc, à Laâyoune, où l’agence Bechu, fondée par le père de Clémence et Aliénor, les associées actuelles, développe un centre de recherche dont l’architecture s’inspire des insectes locaux qui se terrent dans le sol craquelé du désert pour trouver de la fraîcheur. « En 2050, nous serons à 70 % des Homo sapiens urbains dans des villes qui ne couvrent que 3 % de la planète. Elles sont à la fois responsables et victimes du changement climatique. Il y a urgence à les aider à mettre en place des stratégies d’adaptation et d’atténuation », explique Clémence Bechu, pour qui l’on doit non seulement réintégrer la nature au sein des villes, mais aussi apprendre à réinstaller la ville dans le cycle de la nature. Les insectes ouvrent la voie. Déjà, un architecte du Zimbabwe, Mick Pearce, avait été le premier à construire un immeuble régulant sa température à la façon des termitières, qui se maintiennent constamment à 30 °C, qu’il fasse 50 °C dehors le jour ou 0 °C la nuit. En leur centre, une « cheminée » évacue l’air chaud attiré vers le haut, tandis que celui qui est aspiré par de petits trous, à la base du nid, est rafraîchi en circulant dans un système souterrain de galeries. Ainsi, la structure de l’Eastgate Building, construit à Harare, la capitale zimbabwéenne, est équipée de quarante-huit cheminées qui évacuent l’air réchauffé, et le bâtiment a réduit sa consommation énergétique de 90 %.

Des villages pingouins

Une centaine de petites maisons regroupées dix par dix sur une étendue glacée, selon une forme concentrique… voilà qui mime exactement les manchots empereurs sur la banquise (le terme pingouins nous vient de l’anglais, qui a le même mot pour les deux espèces). C’est en les observant que les architectes de l’agence Bechu ont eu cette idée de constructions bioclimatiques pour accueillir les familles des chercheurs du Skolkovo Innovation Center, en Russie. Ce plan de masse original et biomimétique a permis de gagner 5 °C à l’intérieur du village, comme les manchots qui, serrés les uns contre les autres en groupes denses, limitent les pertes de chaleur. Le quartier, qui s’insère dans une vaste clairière ceinturée par un cours d’eau permettant d’évacuer la fonte des neiges, a été achevé en 2017 mais devrait, bientôt, en inspirer d’autres.

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Des bateaux nageoires

Ils imitent l’ondulation de la méduse et le mouvement des nageoires caudales de l’espadon, et l’un d’eux transportera peut-être sur l’eau… la flamme olympique. « Ce serait la consécration », s’enthousiasme Harold Guillemin, qui a mis au point ce nouveau propulseur écologique après avoir fait ses classes auprès de son père chez AMS R&D (pompes industrielles) pendant cinq ans. Après avoir gagné un concours, son invention devrait équiper cinq bateaux lors des prochains jeux Olympiques de Paris. « Nous avons observé les animaux marins. Eux n’ont pas besoin d’hélice et pourtant l’espadon dépasse les 100 km/h ! S’il se déplace grâce au mouvement de ses nageoires, pourquoi les moteurs de bateaux ne pourraient-ils pas en faire autant ? Notre propulseur a donc une membrane ondulante, mais pas d’hélice », explique le fondateur et dirigeant de FinX. Seuls la membrane et les aimants oscillent…

Nul besoin non plus de vilebrequin, ni de carburant, ni d’huile. Résultat, pas de pollution, moins de bruit et aucun risque de blesser les espèces marines. La durée de vie de la membrane est de deux ans et elle peut être remplacée en quelques minutes. FinX espère ainsi donner « une nouvelle direction à la propulsion nautique ». La jeune société vient de clôturer sa deuxième levée de fonds. « Nous sommes fiers de participer à l’émergence d’une mobilité nautique plus responsable. La période que l’humanité traverse est un accélérateur de consciences. Nous pouvons la transformer en une ode au vivant », déclare Harold Guillemin. Et c’est bien possible, car les membranes des mammifères marins inspirent plus d’un projet. L’un des plus avancés est développé par EEL Energy. Cette fois, l’ondulation de la membrane permet d’actionner des hydroliennes sous-marines, produisant ainsi une électricité 100 % verte… ou plutôt bleue !



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Lucas Leclerc

Tel un mélodiste des pixels, je suis Lucas Leclerc, un Compositeur de Contenus Digitaux orchestrant des récits qui fusionnent la connaissance et l'imagination. Mon passage à l'Université Catholique de Lyon a accordé une symphonie à ma plume. Telle une partition éclectique, mes écrits se déploient des arcanes de la sécurité internationale aux méandres de la politique, des étoiles de la science aux prédictions des bulletins météo. Je navigue entre les lignes avec la même aisance qu'un athlète soucieux de sa santé. Chaque article est une note de transparence, une mélodie d'authenticité. Rejoignez-moi dans cette composition numérique où les mots s'entremêlent pour former une toile captivante de connaissances et de créativité, où la sécurité mondiale danse avec les étoiles, où les sphères politiques se fondent avec la météorologie, et où chaque paragraphe est une sonate pour la compréhension globale.

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