Problèmes sociaux

L’OMS à l’ère de l’IA : La vision de son scientifique en chef et … – Véridik


En poste depuis trois mois le nouveau scientifique en chef de l’OMS et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Jérémy Farrar a participé à un live jeudi, durant lequel il a répondu à de nombreuses questions sur l’actualité de l’OMS évoquant en particulier sa vision de l’IA, mais aussi les enseignements de la pandémie, comme les débats sur l’équité et l’accès à la technologie, l’importance de la préparation, de la lutte contre la désinformation ou d’une approche « holistique » de la Santé publique. Il confie viser « à ce que la santé et le bien-être deviennent une priorité pour tous les gouvernements, tant au niveau national qu’infranational ». 

« L’OMS ne se contente pas de pratiquer la science, elle en est aussi son fer de lance. L’organisation regorge de scientifiques couvrant un large éventail de domaines, allant des sciences sociales à la biomédecine, en passant par la science des données, l’IA et l’informatique. La science moderne de la santé publique est nettement plus vaste aujourd’hui qu’au début de ma carrière, et c’est une évolution positive », a indiqué Jérémy Farrar avant de préciser que « l’OMS joue un rôle crucial en incitant les pays à investir dans la recherche, que ce soit au sein de leurs universités, institutions ou entreprises ». « Elle veille également à intégrer la science dans le processus de prise de décision politique. Si la politique doit rester distincte de la science, elle est indiscutablement meilleure lorsqu’elle est informée par des données scientifiques objectives. »  Le scientifique en chef de l’OMS a lancé une appel « aux scientifiques du monde entier », afin qu’ils s’impliquent « activement dans le processus politique et stratégique ». « C’est en ayant ces échanges que nous pourrons combler le fossé entre ceux qui s’identifient comme scientifiques et ceux qui ne le font pas. »

Les liens entre la Science, les soins de Santé et l’IA. 

D’après Farrar, « Nous nous tenons à un carrefour décisif », « Bien que le terme « révolution » puisse sembler excessif, je crois fermement que les avancées en matière de science des données, d’informatique, et d’intelligence artificielle vont profondément transformer l’accès aux soins de santé, la perception des stratégies de prévention, des traitements, des vaccins et la gestion des données personnelles. Ces innovations ont le potentiel d’alléger la charge des professionnels de santé, leur permettant de se concentrer sur des tâches intrinsèquement humaines, telles que l’empathie, inhérente à la pratique médicale et infirmière. Dans le même temps, elles délèguent aux ordinateurs des tâches pour lesquelles ils sont mieux adaptés. »

Selon lui, « L’intelligence artificielle, malgré ses avancées, ne saurait remplacer le personnel de santé ». « Son rôle idéal serait plutôt de compléter et d’optimiser leurs compétences (…) Les machines peuvent traiter des données, mais seuls les humains peuvent véritablement comprendre et ressentir les émotions d’autrui. (…) L’IA pourrait les soutenir dans leurs fonctions, améliorant la prise de décision, la gestion logistique et les chaînes d’approvisionnement»

À l’aube de « cette transformation majeure », il est selon lui, « impératif que la communauté scientifique, l’OMS, et les professionnels de santé du monde entier soient activement impliqués dans les discussions sur la manière d’exploiter au mieux l’IA et les données ». « Notre objectif devrait être d’en tirer le maximum de bénéfices pour le plus grand nombre, tout en veillant à la protection des droits individuels, à la préservation de la vie privée, et au respect de la propriété des données de santé. Trouver ce juste équilibre sera la clé d’une évolution vraiment bénéfique. »

Les débats sur l’équité et l’accès à la technologie

Mais selon le scientifique en chef de l’OMS, « les débats sur l’équité et l’accès à la technologie », sont également primordiaux : « Maintenant, il y a beaucoup de cynisme quant à savoir si ce type de technologie dans les soins de santé sera accessible à tous et si certaines parties de la population, en particulier les populations vulnérables, seront laissées de côté ».

D’après lui, les trois années de pandémie « ont révélé une leçon fondamentale » : « l’inégalité à la fois à l’intérieur des pays et entre eux ». « Alors que nous nous apprêtons à embrasser le potentiel offert par la science des données, l’informatique et l’intelligence artificielle, nous avons une chance inestimable. C’est le moment pour les pays et les agences internationales, dont l’OMS et d’autres branches techniques des Nations Unies, de s’assurer que l’équité et l’accès sont au centre de cette transition technologique. »

Selon Farrar, il faut ancrer « la diversité, l’inclusion et l’équité dans ces avancées technologiques dès le début ». « Les inégalités d’accès récentes à des interventions essentielles, telles que les vaccins, doivent nous servir de leçon. À l’aube de cette révolution technologique, il est impératif de construire sur des fondations d’équité, d’accès et de respect des droits, plutôt que de les ajouter comme une simple réflexion après coup. Le risque si nous ne le faisons pas ? Aggraver les inégalités mondiales déjà préoccupantes. »

Les enseignements de la pandémie de covid 

Le scientifique en chef de l’OMS a constaté qu’ « il existe des facteurs sous-jacents au 21e siècle tels que le changement climatique, la perte de biodiversité, les interactions homme-animal, l’urbanisation, le commerce et les voyages ». « Ces facteurs façonnent les crises sanitaires, qu’il s’agisse du SRAS-CoV-2, du MERS au Moyen-Orient ou de la pandémie de 2009. Nous devons reconnaître et aborder ces moteurs systémiques. »

Selon lui, un autre « enseignement crucial de cette pandémie est l’importance de la préparation ». « Les inégalités existantes, la solidité de la base scientifique, l’intégration des données scientifiques dans l’élaboration des politiques et la capacité de production influencent notre réactivité face à une crise ». « Lorsque les crises se déroulent à une vitesse exponentielle, comme en décembre et janvier 2020, il est impératif d’avoir déjà en place des réseaux et des systèmes adaptés pour réagir. Essayer de créer des solutions en pleine crise, que ce soit en termes de politiques de santé, de production de vaccins ou de renforcement de la cohésion sociale, nous place toujours en position de retard. »

Il recommande de « Construire des systèmes robustes et fiables avant l’éclatement d’une crise et les maintenir opérationnels en temps normal garantit leur efficacité et la confiance du public lorsqu’une crise survient ». « Cette anticipation proactive est notre meilleure défense contre les défis inévitables à venir. »



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Charlotte Lambert

Voyageuse d'idées et jongleuse de mots, je suis Charlotte Lambert, une Spécialiste de l'Art de Rédiger tissant des histoires qui transcendent les frontières. Mon parcours à l'Institut Catholique de Toulouse a été le ferment de ma passion pour l'écriture. Tel un guide littéraire, j'explore les méandres des organisations internationales, les échos des événements mondiaux, les trésors du système éducatif, les énigmes des problèmes sociaux, et les horizons infinis du voyage. Mon stylo danse entre les lignes, infusant chaque article d'une authenticité inébranlable. Joignez-vous à moi dans ce périple où les mots sont les balises qui éclairent le chemin de la compréhension mondiale, où l'événementiel devient un kaléidoscope de perspectives, où l'éducation se dessine avec la richesse de l'avenir, où les enjeux sociaux prennent une nouvelle dimension et où chaque page est un pas vers l'ailleurs.

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