Nouvelle douche froide pour le comité d’organisation des JO 2024 ce samedi matin. Alors que depuis mercredi, tous les voyants étaient au vert et que le « Test Event » autour du triathlon se déroulait sans encombre, dans la nuit de vendredi à ce samedi, les résultats d’analyse de qualité d’eau de la Seine sont tombés et les chiffres affichés ont contraint la fédération internationale de triathlon à annuler l’épreuve de natation.
« Les analyses en laboratoire ont montré qu’on était légèrement au-dessus des normes exigées pour la baignade », explique Pierre Rabadan, adjoint à la maire de Paris en charge des sports et de la Seine. « C’est un résultat un peu surprenant et nous ne comprenons pas trop ce qui s’est passé. Les analyses en laboratoire sont incohérentes avec les relevés instantanés réalisés dans le fleuve », observe l’élu.
Toujours est-il que l’épreuve de natation des paratriathlètes a été annulée et que la compétition s’est transformée en duathlon : 2,5 km de course à pied ; 18,5 km de cyclisme ; 5 km de course à pied. L’épreuve de natation pour le relais mixte en triathlon programmée ce dimanche matin est pour le moment maintenue mais elle reste suspendue aux nouvelles analyses, dont les résultats seront connus dans le courant de la nuit de samedi à ce dimanche.
Vidange d’un bateau ? Acte volontaire ?
C’est une nouvelle déconvenue pour le comité d’organisation des JO 2024. Déjà au début du mois d’août, la mauvaise qualité de l’eau de la Seine avait contraint à l’annulation des épreuves test de natation en eau libre. La Fédération française de natation (FFN) et son équivalent international, World Aquatics, avaient pointé une qualité « en dessous des normes acceptables ». Les pluies persistantes de la fin juillet et du début du mois d’août avaient fait déborder les égouts et ramené les eaux usées dans la Seine. La présence de la bactérie E. coli, dans une quantité dépassant les limites, avait alors été recensée.
Mais cette fois-ci, il n’y a eu ni orage violent, ni pluies diluviennes. Alors pourquoi l’eau de la Seine s’est-elle révélée impropre à la baignade ce samedi matin ? C’est ce que les services de la préfecture de région vont s’attacher à déterminer dans les prochains jours. Des investigations sont d’ores et déjà lancées pour trouver la source du problème.
« Nous mobilisons tous les acteurs de la Seine, gestionnaires de l’assainissement, entreprises, bateaux… pour faire le tour des installations et localiser les difficultés qui ont pu engendrer cette pollution », explique Pierre-Antoine Molina, secrétaire général aux politiques publiques de la préfecture de la région d’Île-de-France. Pollution ponctuelle liée à une vidange de bateau impromptue ? Acte volontaire ? Toutes les hypothèses seront mises sur la table.
« Nous gardons un bon niveau de confiance pour 2024 »
Malgré cette nouvelle annulation de compétition, les autorités se veulent confiantes pour les JO l’an prochain. « Nous sommes forcément très déçus mais nous respectons la procédure et, globalement, ce test reste très positif, il y a eu une bonne réactivité des autorités et les athlètes ont pu nager plusieurs fois dans la Seine », souligne Tony Estanguet, président du comité d’organisation de Paris 2024. « Nous gardons un bon niveau de confiance pour l’année prochaine », martèle le sportif.
Si d’aventure, un nouveau problème de pollution de la Seine devait survenir le jour J des épreuves, aucun autre de site de nage en eau libre n’est prévu en substitution. En revanche, le comité d’organisation a prévu des jours de contingence pour décaler, si besoin, quelques compétitions en cas d’événements extérieurs incontrôlables, comme une pollution de l’eau ou, pourquoi pas, des jours de forte canicule.
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