À quatre pour faire valser les performances sur les bords du Danube – Virgule.lu
Championnats du monde d’athlétisme
Patrizia van der Weken, Vera Hoffmann, Charles Grethen et Bob Bertemes se lancent à l’assaut des Mondiaux de Budapest à moins d’un an des Jeux de Paris.
Elle se danse à deux et n’est pas réservée qu’aux anciens. La valse ouvre encore certains bals mondains et conviendrait parfaitement à celui du rendez-vous planétaire de Budapest qui prend son élan ce samedi. Le long du Danube, les meilleurs athlètes mondiaux vont s’expliquer.
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Parmi eux, quatre Luxembourgeois venus dire que le sport se portait à merveille au pays. Peut-être même ne s’est-il jamais senti en meilleure forme? «C’est une conjonction de facteurs», reconnaît le Directeur Technique National, Jean-Baptiste Souche. «On récolte les fruits du bon travail réalisé depuis des années et on a la chance d’avoir deux générations qui se côtoient.»
Bertemes cible la finale
Charles Grethen et Bob Bertemes sont déjà dans le circuit depuis une petite dizaine d’années alors que Patrizia van der Weken et Vera Hoffmann déboulent sans complexe dans le gratin mondial. «Il y a une saine émulation. On l’a vu lors du dernier Euro polonais avec la présence d’athlètes bien moins confirmés qui se nourrissaient des conseils des meilleurs.»
Du Vieux Continent au monde, il y a encore une fameuse marge de manœuvre. C’est l’une des raisons qui pousseront le staff de la FLA a davantage mesurer la performance de leurs athlètes à l’aune du ou des tours passés plutôt qu’au chrono ou à la distance atteints.
Bob Bertemes lancera les hostilités ce samedi matin avec la qualification du lancer du poids. L’homme fort de la délégation participe à ses quatrièmes Mondiaux. Il s’est classé huitième en 2015 à Pékin et figure au 24e rang mondial en plein air cette saison avec un jet à 21,21m réalisé à Leiria. Ses 21,93m signés à La Coque en février le classent toutefois au troisième rang mondial. «Bob a montré qu’il pouvait lancer loin cette année et s’est classé à la cinquième place de l’Euro. Il a beaucoup travaillé sur le mental avec un coach spécifique pour pouvoir répondre présent dans les grands événements. Ça dépendra de la forme du jour mais l’idée est d’abord de se qualifier pour la finale.»
Il faudra pour ça lancer à 21,4m, soit 10 cm de moins que la distance qualificative pour les JO de Paris ou figurer parmi les 12 meilleurs lancers des deux groupes. Bertemes figure dans le B. Ils sont 37 inscrits.
Vera Hoffmann est, elle, attendue en début d’après-midi dans les séries du 1.500m. Deuxième des Mondiaux universitaires à Chengdu, elle avait aussi terminé à cette place, toutes courses confondues, à la Coupe d’Europe des nations. «Elle est en train de passer un cap et ce n’est pas une surprise. Le choix de prendre Bob, son compagnon, comme coach est une riche idée car il sait comment ses anciens entraîneurs ont travaillé avec elle et sait quelle méthode choisir. Vera est une fille très impliquée et maligne. C’est un atout considérable sur des courses tactiques», explique Jean-Baptiste Souche.
Changement de règlement
Elles le seront d’autant plus que le règlement a changé. Pour ne plus défavoriser les athlètes engagées dans les premières séries du 1.500m, 3.000m et 5.000m et sur lesquelles les concurrentes des séries suivantes pouvaient calquer leur rythme, on ne repêchera plus personne au temps mais on qualifiera les 6 premières.
Vera Hoffmann est engagée dans une première série très relevée où figurent notamment la Britannique Laura Muir et la Néerlandaise Sifan Hassan. La Luxembourgeoise possède le 11e temps des 14 filles.
Cette règle sera donc valable aussi pour Charles Grethen qui courra en soirée (19h29) sur la même distance. Le doyen des athlètes de la FLS présent dans la capitale hongroise affiche le septième temps d’engagement des 14 garçons dans cette quatrième et dernière série. L’objectif sera d’abord de se qualifier pour les demi-finales au cœur d’un plateau d’une rare densité. Perturbé par quelques petites blessures, le demi-fondeur n’a pas connu sa saison la plus linéaire. Peut-être que le finaliste olympique pourra profiter de cette relative fraîcheur pour voir plus loin.
Patrizia van der Weken, la dernière en lice
Enfin, la perle du sprint luxembourgeois entrera la dernière en lice dimanche sur le coup de midi. Sixième temps européen de l’année, Patrizia van der Weken a marqué les esprits avec une victoire aux Mondiaux universitaires chinois.
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Déjà qualifiée pour Paris grâce à un chrono de 11”05 signé au meeting de La Chaux-De-Fonds, l’Ettelbruckoise abordera sans pression ce rendez-vous aussi prisé par les Jamaïcaines, reines de la ligne droite ces dernières années, que les Américaines dont le réservoir semble inépuisable. «Patrizia prendra de l’expérience au contact de telles filles. Elle a montré qu’elle pouvait aller vite en meetings, pourquoi pas dans un rendez-vous majeur.» Son record de 11”02 la propulserait à coup sûr au tour suivant. Mais la Luxembourgeoise s’est davantage montrée régulière aux alentours de 11’”20 cette saison.