La Cobac retire l’agrément à Agnès Ndoumbè Mandeng, DG de la … – Cameroun Actuel

La Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) a récemment retiré son agrément à Agnès Ndoumbè Mandeng, directrice générale de la Banque camerounaise des PME (BC-PME), suite à des fautes de gouvernance et des manquements graves aux textes relatifs à la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Cette décision, qui confirme une rumeur circulant depuis un certain temps, a été prise après un processus contradictoire au cours duquel Agnès Ndoumbè Mandeng a été notifiée de son retrait d’agrément.
Selon des sources proches de la Cobac, la gestion de la BC-PME par Agnès Ndoumbè Mandeng a conduit la banque à être classée comme une banque à risque systémique, ce qui représente une menace pour le système bancaire camerounais et de la zone Cemac. En effet, la banque affiche un résultat négatif de 2,010 milliards de FCFA en 2022, en baisse de 9,3% par rapport à l’année précédente. Ces chiffres témoignent des erreurs managériales commises, notamment l’octroi de crédits de manière imprudente, le non-respect des ratios prudentiels et des recrutements inadéquats.
Il convient de noter que la BC-PME, qui a à peine 7 ans d’existence, est presque en faillite. En 2015, la Cobac avait déjà relevé une infraction à la norme relative à la représentation du capital minimum, ce qui signifie que la banque ne disposait pas des fonds propres requis. Trois ans plus tard, en 2018, la Cobac a ouvert une procédure disciplinaire à l’encontre de la BC-PME et de ses dirigeants pour non-respect des termes d’une injonction antérieure. Le modèle économique de cette banque des PME est resté jusqu’à présent très évasif, selon le Fonds monétaire international (FMI).
Suite au retrait de l’agrément d’Agnès Ndoumbè Mandeng, la BC-PME se retrouve sans directeur général. Cependant, son adjoint demeure en poste, épargné par les sanctions. Cette situation a entraîné une bataille de positionnement pour le poste de directeur général au sein du ministère des Finances du Cameroun.
Il est important de souligner que la BC-PME est actuellement en cours de restructuration dans le cadre du programme économique avec le FMI pour la période 2017-2020. L’État camerounais s’est engagé à redresser cette institution bancaire afin de garantir sa stabilité et son bon fonctionnement.
Le retrait de l’agrément d’Agnès Ndoumbè Mandeng en tant que directrice générale de la BC-PME par la Cobac met en évidence les fautes de gouvernance et les manquements graves qui ont conduit la banque à être classée comme un risque systémique. Cette décision souligne également la nécessité de restructurer la BC-PME afin de préserver la stabilité du système bancaire camerounais et de la zone Cemac.