Le ministre envoie la CRS 8 à Marseille, « très insuffisant » réagit le … – La Marseillaise

Gérald Darmanin a annoncé jeudi l’envoi à Marseille de la CRS 8, une unité spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines, alors que la cité phocéenne est en proie à des luttes sanglantes pour le contrôle du trafic de stupéfiants.
« Sur mon instruction, la CRS 8 sera déployée en renfort à Marseille afin d’y mener des opérations cibles contre les trafics de drogue au cours des prochains jours », a écrit, jeudi, le ministre de l’Intérieur dans un message posté sur X (ex-Twitter).
Cette unité restera à Marseille « environ une semaine, avec pour objectif de mener des actions coups de poing contre le trafic, sur les points de deal notamment », a-t-on ajouté dans l’entourage du ministre. Selon le dernier décompte de l’AFP, 36 personnes ont perdu la vie dans la deuxième ville de France depuis le début de l’année sur fond de trafic de drogue, soit davantage, en à peine huit mois, que les 31 morts par balles « liés aux stups » recensés par la préfecture de police des Bouches-du-Rhône pour l’ensemble de 2022. L’annonce du ministre intervient au lendemain d’une prise de parole de Frédérique Camilleri, préfète de police des Bouches-du-Rhône, qui annonçait déjà l’intervention de la CRS 8 dès ce week-end, en attendant la création d’une même unité marseillaise de 200 agents.
« Pas à la hauteur »
Le collectif des quartiers populaires et le PCF des Bouches-du-Rhône ont réagi à l’annonce ministérielle : « Tous les quartiers de la ville sont concernés, mais ce sont en priorité les quartiers populaires du nord de la cité phocéenne qui sont les plus impactés par cette violence inacceptable », estiment-ils. Et « les réponses apportées par le gouvernement et son ministre de l’intérieur ne sont pas à la hauteur de la situation ». Pour le PCF, « le problème de la sécurité et de la tranquillité publique sur notre territoire est une question globale qui trouve son origine dans la pauvreté, l’exclusion sociale, la ségrégation sociale, spatiale, le recul des services publics et la politique ultralibérale des gouvernements qui se succèdent depuis des décennies ».
Aussi, « nous réitérons notre soutien et notre solidarité aux familles des victimes, aux habitants des quartiers concernés ». Et « nous exigeons à nouveau la mise en place d’une table ronde sous l’autorité du Préfet et déplorons que nos 10 propositions urgentes faites avant l’été n’aient pas été prises en considération ». La question des moyens à mettre en œuvre reste entière.