JO de Paris 2024 : Ethan Cormont, le jeune perchiste renversant de … – actu.fr

Né à Créteil, ayant passé la plus grande partie de sa jeunesse à Maisons-Alfort, où une partie de sa famille habite toujours, le perchiste Ethan Cormont s’entraîne depuis 2019 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) avec Philippe d’Encausse, le coach de Renaud Lavillenie. Il est pourtant toujours licencié à l’ASA Maisons-Alfort, où il revient souvent pour y « retrouver [s]on ancien coach, Alain Kouznetzoff. C’est lui qui m’a donné goût à ce sport », confie auprès d’actu Val-de-Marne le jeune athlète de 22 ans, en piste pour se qualifier aux Jeux de Paris.
De l’énergie à revendre
C’est pour canaliser son énergie que ses parents ont d’abord inscrit Ethan Cormont au club d’athlétisme, lorsqu’il avait 8 ans. « Je sautais un peu partout, j’avais besoin de me défouler, se souvient-il. Je touchais un peu à tout au début, et puis, comme je faisais souvent des bêtises, on m’envoyait à la perche en punition… et j’ai fini par tomber amoureux de ce sport ! » Dont il est vite devenu accro :
C’est un peu comme une drogue… Quand on saute, il y a un moment de suspension où la sensation est indescriptible. Et, plus on bosse, plus on saute haut, et donc plus on a des sensations impressionnantes.
À 13 ans, il commence la compétition et enchaîne les bons résultats chez les juniors, jusqu’à détenir quelques années le record de France junior (5,62m, en 2019). Ethan Courmont privilégie alors le sport aux études : « J’ai réussi à avoir mon bac grâce à des aménagements, mais je n’avais pas intérêt à devoir passer aux rattrapages, car cela tombait pendant les championnats du monde ».
Il tente ensuite de suivre un BTS management commercial opérationnel, à l’Upec (Université Paris-Est Créteil), mais le cursus n’est pas adapté à son profil. « J’ai arrêté, je devais partir plusieurs semaines en stage aux États-Unis et ils ne voulaient pas… » Le jeune athlète a donc décidé de mettre les études de côté jusqu’à 2026, pour ne pas perturber son rythme intensif d’entraînement et de déplacements. « On se déplace avec notre matériel, des perches de 5 m. C’est une logistique qui se rajoute et aussi, parfois, du temps de trajet en plus quand on prend plutôt la voiture que l’avion ou le train. »
Une revanche à prendre aux JO
En 2021, Ethan Courmont a signé un contrat de professionnalisation avec le département du Val-de-Marne. En échange d’un soutien financier, il participe ponctuellement à des interventions publiques dans des collèges, pour « transmettre les valeurs du sport ».
Son entrée chez « les grands » est remarquée, notamment au moment des qualifications pour les JO de Tokyo, en juin 2021 : « J’avais passé un an à m’entraîner tout seul pendant les confinements [liés au Covid-19], je m’étais bloqué le dos et, le jour du concours, il pleuvait… Je suis dit : « quoi qu’il arrive, je saute ». Je réussis à faire 5,70m, et personne ne me suit. » En se classant à la première place de ces championnats de France Élite, devant les frères Renaud et Valentin Lavillenie, il devient donc champion de France, et gagne sa qualification aux JO. Quelques mois plus tard, il décroche aussi la médaille d’or aux championnats d’Europe espoirs, avec une performance à 5,80m.
Avant cela, Budapest en remplaçant de Lavillenie
Aux JO de Tokyo, Ethan Cormont finit à la 22e place, sans aller plus haut que 5,50m. « On ne se rend pas compte, mais, les Jeux, c’est une compétition avec une pression énorme. On est loin de chez soi, le stade était vide à cause du Covid-19, nos proches n’étaient pas là… » Fort désormais de davantage d’expérience chez les seniors, il espère pouvoir se qualifier de nouveau pour Paris 2024 : « Il y a seulement trois places par pays et nous sommes quatre à pouvoir y prétendre. J’aimerais bien pouvoir aller jusqu’en finale olympique, mais il y a encore plusieurs compétitions importantes avant, je prends tout cela étape par étape. »
Renaud Lavillenie ayant déclaré forfait à cause d’une blessure, Ethan Cormont a été appelé par la Fédération française d’athlétisme à le remplacer aux championnats du monde d’athlétisme, qui auront lieu à Budapest, du 19 au 27 août 2023. Avec un record personnel à 5,82m établi en mars 2023, il ambitionne de grimper cette année « à 5,85m voire 5,90m », et, un jour dans sa carrière, rejoindre Renaud Lavillenie à 6 m, « même si, glisse-t-il, je n’ai pas la prétention de me présenter comme son successeur».
Delphine Dauvergne
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.