Éducation

Rentrée scolaire | Le nombre de postes non comblés dans les … – La Presse


(Québec) À quelques jours de la rentrée scolaire, un coup de sonde effectué par la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement (FQDE) évalue que le nombre de postes non comblés dans les écoles explose. Il manque actuellement 5000 enseignants, qu’ils soient légalement qualifiés ou non, comparativement à 1400 à pareille date l’an dernier. Ce chiffre exclut les écoles situées sur l’île de Montréal.


Au cours des derniers jours, la FQDE a sondé ses membres pour mesurer l’ampleur de la tâche qu’il leur reste à accomplir afin que chaque enfant ait un titulaire de classe à son retour à l’école. En date de jeudi, la fédération évalue qu’il manque 2000 enseignants à temps plein et 3000 enseignants à temps partiel dans ses écoles. L’organisation représente 60 % des établissements d’enseignement du Québec. L’an dernier, à pareille date, il manquait 700 enseignants à temps plein et 700 enseignants à temps partiel dans son réseau.

En entrevue, le président de la FQDE, Nicolas Prévost, donne un aperçu de l’état des troupes sur le terrain. « J’ai parlé à des collègues et ils sont plus que découragés », dit-il.

De son côté, l’Association montréalaise des directions d’établissement scolaire (AMDES) ne détient pas d’estimations à ce sujet. Elle rappelle que les centres de services scolaires collectent ces jours-ci les données sur le nombre de postes non comblés en prévision de la rentrée. Le portrait de la situation, qui change au jour le jour, sera transmis au ministère de l’Éducation prochainement.

Dans tous les cas, « cette année, ça sera encore plus difficile », prévient la présidente de l’AMDES, Kathleen Legault.

« C’est mathématique : chaque année, le nombre de départs dépasse le nombre d’enseignants qui se qualifient. C’est un problème qui ne peut que s’aggraver », dit-elle.

Des facteurs aggravants

Il reste encore quelques jours aux directions scolaires pour poursuivre leurs recherches et contacter des enseignants qualifiés ou non afin de combler les besoins à temps plein et à temps partiel dans les écoles.

Nicolas Prévost de la FQDE, qui travaille depuis 34 ans dans le milieu de l’éducation, affirme que l’ajout de classes de maternelles 4 ans et l’ouverture de nouvelles classes spécialisées ces dernières années, alors qu’il manquait déjà d’enseignants dans le réseau, ont contribué à la crise qui frappe les écoles.

« Le ministère s’est fait un peu un hara-kiri lui-même. Je ne suis pas contre les maternelles 4 ans, mais dans les cinq dernières années, d’en ajouter une centaine par année, ce sont de nouveaux postes à combler. On a aussi ajouté 300 classes en adaptation scolaire depuis trois ans. C’est autant d’enseignants de plus à trouver », illustre-t-il.

Les enseignants non qualifiés qui s’ajoutent, même lorsqu’ils sauvent la mise alors qu’il n’y a plus de détenteurs de brevets qui répondent à l’appel, alourdissent la tâche déjà pesante des équipes-écoles.

« C’est un cercle vicieux. Moins j’ai de profs qualifiés, plus mon enseignant se retrouve à faire des tâches supplémentaires et plus il sera fatigué. […] Ça décourage les gens », affirme M. Prévost.

Une situation pourtant connue

Dans la métropole, Kahtleen Legault de l’AMDES déplore que le ministère n’ait pas écouté les signaux d’alarme que les directions d’établissement scolaire de l’île lui envoyaient depuis des années. « À Montréal, ça fait plus de 10 ans que l’on compose avec la pénurie de personnel », dit-elle.

« Montréal a été le canari dans la mine. Ça fait des années qu’on vit la pénurie de personnel, mais on a toujours senti une grande distance entre le pouvoir à Québec et la réalité montréalaise », affirme Mme Legault.

L’an dernier, pour citer un exemple parmi tant d’autres, dit-elle, la direction d’une école secondaire n’a pas trouvé un prof de français pour une classe pendant l’ensemble de l’année scolaire.

« Qu’ont fait les autres profs ? Ils n’ont pas abandonné ces élèves-là. Ils se sont partagé la classe entre eux. On peut du 110 % de sa tâche un mois, mais un moment donné, on brûle notre personnel. Ce sont des gens mobilisés qui veulent que ça marche, mais on va les brûler », explique Mme Legault.

Des conséquences sur les élèves

Nicolas Prévost de la FQDE ne veut pas baisser les bras. Il espère que Québec réunira rapidement autour d’une même table l’ensemble des intervenants du terrain qui composent avec la réalité de la pénurie de main-d’œuvre.

Après deux années scolaires particulièrement marquées par la pandémie et des élèves qui n’ont pas de titulaire de classe ou qui font face à des enseignants non légalement qualifiés, M. Prévost anticipe qu’il y aura des conséquences sur la réussite des jeunes.

« On ne peut pas sortir de ça sans séquelles importantes pour l’apprentissage des élèves, c’est impossible », dit-il.

En plus des postes non comblés pour les enseignants, le sondage réalisé par la FQDE évalue qu’il manque à ce jour 1600 éducatrices de services de garde, 1440 éducatrices spécialisées et 900 professionnels dans les écoles qu’elle représente. Les directions poursuivront dans les prochains jours leurs recherches afin de pourvoir ces postes.





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Charlotte Lambert

Voyageuse d'idées et jongleuse de mots, je suis Charlotte Lambert, une Spécialiste de l'Art de Rédiger tissant des histoires qui transcendent les frontières. Mon parcours à l'Institut Catholique de Toulouse a été le ferment de ma passion pour l'écriture. Tel un guide littéraire, j'explore les méandres des organisations internationales, les échos des événements mondiaux, les trésors du système éducatif, les énigmes des problèmes sociaux, et les horizons infinis du voyage. Mon stylo danse entre les lignes, infusant chaque article d'une authenticité inébranlable. Joignez-vous à moi dans ce périple où les mots sont les balises qui éclairent le chemin de la compréhension mondiale, où l'événementiel devient un kaléidoscope de perspectives, où l'éducation se dessine avec la richesse de l'avenir, où les enjeux sociaux prennent une nouvelle dimension et où chaque page est un pas vers l'ailleurs.

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