Récolte de l’Or Rouge : Ces femmes qui transforment la mer en … – L’Opinion

Un autre groupe de jeunes âgés entre 15 et 18 ans a préféré collecter cet “or rouge” en toute indépendance. « C’est un moyen alternatif pour que nous puissions avoir notre argent de poche. Lorsque la collecte est fructueuse, nous nous permettons de nous faire plaisir en achetant ce que nous désirons. Cependant, étant donné que la période scolaire approche, nous mettons de côté une partie de l’argent pour acheter des livres et de nouveaux vêtements », racontent-ils.
Algue rouge
D’après des experts que nous avons consultés, « l’algue rouge présente diverses applications dans les domaines mentionnés précédemment. En pharmacie, elle est utilisée pour ses propriétés gélifiantes et épaississantes, trouvant sa place dans la formulation de médicaments sous forme de gélules et de solutions buvables. Dans le domaine cosmétique, ses extraits riches en polysaccharides sont appréciés pour leurs vertus hydratantes et apaisantes, ce qui en fait un ingrédient couramment utilisé dans les produits de soins pour la peau et les cheveux. De plus, grâce à son potentiel gélifiant, elle est un additif alimentaire recherché pour épaissir et stabiliser divers produits alimentaires tels que les confitures, les sauces et les desserts ».
« Dans d’autres régions du Royaume, cette activité adopte des formes plus organisées. Par exemple, dans la région de Safi, on observe la présence d’associations spécialisées dans la cueillette et la commercialisation des algues rouges. Ces associations disposent d’équipes dédiées à la récolte, opérant à des profondeurs allant jusqu’à 20 mètres, à l’aide de compresseurs à air à bord de barques traditionnelles, généralement la propriété des membres des coopératives », expliquent nos interlocuteurs.
Un potentiel mal exploité
Ainsi, la production d’algues au Maroc provient principalement de la récolte sauvage d’algues rouges et brunes. Selon les données du ministère de l’Agriculture, la production nationale a augmenté, passant de 19.071 tonnes à 22.219 tonnes en 2020. En termes de valeur, la culture des algues a généré 83,385 millions de dirhams en 2020, comparativement à 66,131 MDH en 2015.
La récolte de cet « or rouge » demeure un secteur d’une grande promesse, capable de devenir une source de revenus pour des centaines, voire des milliers de familles vivant dans les régions côtières du Royaume. Pour cela, une réglementation globale se profile comme une opportunité cruciale. Si l’État décide de réguler cette activité, il pourrait créer un environnement favorable, permettant à ces individus de pratiquer leur métier dans des conditions optimales. Tel un trésor sous-marin, cette réglementation bien pensée pourrait débloquer un potentiel immense, offrant aux communautés littorales la chance de prospérer tout en préservant les ressources marines qui sont si vitales pour elles.
Yassine ELALAMI