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A Marseille, au collège Gaston-Defferre : « Nous sommes et resterons debout ensemble »
Minute de silence chargée d’émotion et Marseillaise chantée en chœur par l’ensemble des élèves réunis dans la cour avec leurs professeurs et les agents administratifs, le moment d’hommage à Dominique Bernard s’est déroulé en début d’après-midi au collège Gaston-Defferre de Marseille, comme partout en France. Le recteur de l’academie Aix-Marseille, Bernard Beignier, s’était déplacé dans cet établissement du 7e arrondissement de Marseille pour apporter son soutien à l’ensemble de la communauté éducative et parler aux élèves. Dans un court discours, il a tracé un parallèle avec l’assassinat de Samuel Paty, trois ans plus tôt : « C’est parce que ces professeurs enseignent la profondeur de notre pays qu’ils ont été visés, morts dans ce qui est pour nous le champ d’honneur, chacun dans leur établissement. »
Quelques minutes plus tôt, Sylvain Fernandez-Malavieille, chef de l’établissement depuis cinq ans, a tenu à porter un message d’espoir et de résistance : « L’école de la République si détestée, si honnie des terroristes, se redressera comme elle a fait à chaque fois. Nous sommes et resterons debout ensemble », a assuré le proviseur, qui, chaque année, depuis trois ans, tient à s’adresser à ses professeurs pour commémorer l’assassinat de Samuel Paty.
Les enseignant avaient été réunis à 8 heures le matin même. « Certains avaient perdu leur voix. Pour eux, cela a été dur de parler. Pour moi aussi », reconnaissait M. Fernandez-Malavieille. « Il y a parfois l’apparition d’un sentiment d’impuissance, mais l’énergie de la culture, du savoir, permet de lutter pour faire vivre les valeurs de la République » assure-t-il.
Les élèves ont été rapidement conviés à rejoindre leur classe après la cérémonie, certains apparaissant interloqués par la solennité du moment. « On a fait à peu près la même chose qu’il y a trois ans, constate Ulysse, élève de 3e. C’est bien. Ça reste utile pour marquer le moment. »
Marie, professeure d’anglais, elle, s’apprêtait à approfondir les choses dans ses cours de l’après-midi : « Le message le plus important à faire passer aux élèves est de rester sur les faits et de comprendre ce qu’il s’est passé. Face aux images, aux commentaires, nous devons les aider à apprendre à se forger leur propre opinion. » « On sait maintenant que cela peut se produire n’importe où, n’importe quand. Mais je n’ai pas envie de vivre dans la terreur, poursuit l’enseignante. Je vais continuer à faire mon métier normalement. »