Veilleux brille dans la pluie à Pittsburgh – Le Droit

Le natif d’Ottawa est devenu le premier quart-arrière franco-ontarien à entamer un match dans la NCAA, samedi, en Pennsylvanie. Il a mené les Panthers de l’Université de Pittsburgh à une victoire surprise de 38-21 contre les Cardinals de Louisville, classés 14e aux États-Unis.

Veilleux, qui avait été confiné à un rôle de réserviste lors des cinq premières parties cette saison, a complété 12 passes pour 200 verges et deux touchés en plus de récolter 20 autres verges au sol. Tout ça dans la pluie et sans la présence de quatre vétérans au sein de la ligne offensive.

Surtout, il a aidé ses coéquipiers à mettre fin à une séquence de quatre revers de suite.

À Pittsburgh, on lui a réservé le traitement digne d’un héros lors des 48 dernières heures. Et sa célébration après avoir réussi une passe de touché de 31 verges est devenue virale.

«Un autre quart de l’équipe, Jake Frantl, a fait semblant de tirer une flèche vers moi. J’ai voulu faire la même chose. J’ai fait comme si je prenais un arc pour tirer une flèche», a expliqué Veilleux au bout du fil.

Le jeune homme âgé de 21 ans était de bonne humeur. Et surtout, il était volubile.

On peut le comprendre.

Ça fait longtemps qu’il attendait ce moment.

Après deux ans comme quart substitut à Penn State où l’athlète de 6′4′’ et 220 livres avait été recruté, Veilleux a décidé de changer d’équipe, l’hiver dernier. Son choix s’était arrêté sur «Pitt» où il connaissait déjà un entraîneur.

Son souhait? Obtenir enfin un départ.

Ce qui s’est finalement produit ce week-end.

«Ça fait du bien. J’ai travaillé fort pour me rendre jusqu’ici. Ça m’a pris aussi beaucoup. Mais il reste encore beaucoup de travail à faire pour devenir le joueur que je souhaite être.»

Car Veilleux n’est pas totalement satisfait de sa première partie comme quart partant. «J’ai connu un lent début. J’ai raté plusieurs passes faciles au premier quart», a-t-il souligné.

«Au deuxième et surtout au troisième quart, je me sentais plus à l’aise», a-t-il confié.

Son taux de passes complétées ne ment pas. Il a terminé le match avec une moyenne très ordinaire de 46,2 %.

«Je veux être au moins à 60% lors du prochain match», a-t-il noté.

«Je n’étais pas stressé. Honnêtement, quand je suis arrivé sur le terrain pour le début de la partie, je n’étais pas nerveux. Mais je me disais que je devais jouer vite avec le ballon pour ne pas faire frapper. Par la suite, je me suis calmé et je me suis juste concentré à faire de mon mieux.»

Son prochain test sera samedi en Caroline du Nord contre un autre rival de la conférence Atlantic Coast (ACC), Wake Forest.

«Maintenant que j’ai eu l’opportunité que je voulais, je ne veux pas la lâcher. Je dois continuer à avancer un pas chaque jour et trouver une façon de m’améliorer.»

Ses patrons et coéquipiers l’ont vite adopté.

«Il a fait les jeux quand nous en avions besoin. Sa dernière passe de touché sur un quatrième essai a atteint parfaitement la cible», a soutenu l’entraîneur-chef Pat Narduzzi en mêlée de presse après la victoire des Panthers.

Le secondeur Shayne Simon en a rajouté en entrevue à Sports Illustrated.

«De le voir s’imposer si calme sous le regard de tout le monde, tu ne peux pas enseigner ça. C’est inné. Il a pris le contrôle du match pour nous. Il nous a permis de traverser la tempête. Bon temps, mauvais temps, nous le suivons. C’était intéressant de le voir s’amuser.»

Un petit deux que Christian Veilleux ne passera plus inaperçu lors de ses marches quotidiennes entre son domicile situé près du centre-ville de Pittsburgh et le campus de «Pitt».

Qui sait, il croisera peut-être des vedettes plus connues dans la ville. Les Crosby, Malkin, Letang et Karlsson.

«J’adorerais rencontrer ces gars-là», avoue l’amateur des Sénateurs d’Ottawa.