Du geste humanitaire, ses contradictions et son utilité – Le Temps
Les débats d’été du «Temps»: L’Occident et les autres
Cet été, Le Temps confie à nouveau ses espaces dévolus aux opinions à plusieurs personnalités, chacune coordonnant une semaine autour d’un thème donné.
Des «anciennes aux nouvelles fractures» aux «déclins et alternances» en passant par les «valeurs et mesure»: la relation entre l’«Occident et l’autre» est à retouver dans le dossier concocté par le professeur Mohamed Mahmoud Mohamedou et ses invités
L’humanitaire, c’est l’aide apporté à l’autre, inconnu. La nature désintéressée du geste, la prétendue pureté de l’engagement et les valeurs morales, intrinsèques ou affichées, rendent difficilement contestable cette action dont le but est d’améliorer les conditions de vie de cet autre. Aider l’autre est l’un des principes fondamentaux de nombreuses religions, du judaïsme à l’islam, que cela soit le zakat (aumône légale) islamique ou la charité chrétienne d’aider son prochain, tous les deux inscrits dans les Livres. Pourtant ce geste, surtout quand il trouve son origine en Occident, est de plus en plus contesté. Pourquoi vouloir s’immiscer? Auprès des récipiendaires, ce geste peut être interprété comme un acte d’arrogance ou une réitération d’un passé colonial.
Au temps d’Henry Dunant, le Comité international de la Croix-Rouge aidait les soldats européens et contribuait à bâtir le droit international humanitaire jusqu’à devenir le gardien des Conventions de Genève. A la même époque, le Congo devenait une colonie où, «au nom de l’humanitaire», on torturait et tuait sur une échelle génocidaire. Lors de la Première Guerre mondiale, les précurseurs des ONG d’aujourd’hui s’intéressaient aux populations civiles. Les organisations américaines, avec des moyens humains et financiers remarquables, œuvraient pour venir en aide aux populations civiles d’Europe occidentale et celles d’Europe centrale et orientale. Après 1918, Américains et Européens opéraient au-delà de cette frontière imaginaire, chez les bolcheviks et au Proche-Orient. Entre 1943 et 1948, la première agence des Nations unies, la United Nations Relief and Rehabilitation Administration avait une vocation humanitaire et était à l’origine des agences onusiennes pour la santé, pour les enfants et contre la faim.
Le Temps publie des chroniques, rédigées par des membres de la rédaction ou des personnes extérieures, ainsi que des opinions et tribunes, proposées à des personnalités ou sollicitées par elles. Ces textes reflètent le point de vue de leurs autrices et auteurs. Elles ne représentent nullement la position du média.
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