Un dragon, j’ai vu un dragon… et son chevalier : Ségurant – ActuaLitté

Une aventure comme il s’en découvre peu dans la vie d’un auteur, et qui méritait un éclairage bien particulier. Au cours de la semaine passée, ActuaLitté a réalisé une série d’entretiens inédits avec Emiliano Tanzillo, diffusés exclusivement sur Instagram. Nous lui avons demandé de s’attarder sur quatre planches ou cases de la bande dessinée, pour en extraire un autre récit : celui de la narration graphique.
Le Héros et la Quête de Camelot.
« C’est le moment où le personnage passe de garçon à chevalier, et c’est la première fois que l’on voit Camelot. » Emiliano Tanzillo
Dans le monde de la bande dessinée, créer un héros charismatique est un défi de taille. Notre protagoniste subit une transformation progressive tout au long de son périple. Il découvre une cité imposante et un château mystérieux qui semble tout droit sorti d’un rêve.
Inspiré par de véritables forteresses, l’architecture de Camelot sert non seulement d’objectif pour notre héros, mais aussi pour le lecteur. La mise en scène est grandiose, avec des éléments naturels comme des rochers et des arbres, et une perspective qui nous attire dans l’histoire.
Le Dragon : passer à un niveau supérieur
Lors de ses premiers pas dans le monde mystérieux qui l’entoure, Sivar est confronté aux puissances maléfiques avec sa rencontre avec un imposant dragon.
Cette créature se dresse comme un obstacle devant lui, et alors que son visage se montrait avec une innocence presque enfantine depuis le début, il se transforme par la suite sous le poids de ce combat.
Tout comme Don Quichotte, face aux moulins à vent, Sivar trouve en lui une force intérieure pour surmonter cette épreuve et défier les flammes. Cette rencontre marque un tournant décisif dans sa quête.
Sivar : alter ego et devenir
« Sivar, le héros de l’histoire. Il représente le protagoniste, le héros sans tache, bien qu’avec ses fragilités, et il ressemble à Emanuele Arioli, le scénariste de l’histoire, et également chercheur qui a entrepris un voyage de dix ans pour trouver tous les fragments de la légende arthurienne représentée dans cette bande dessinée. Ce n’est pas la première vignette où on le voit, mais c’est la première que j’ai dessinée. » Emiliano Tanzillo.
PODCAST – Ségurant, chevalier oublié à la Table Ronde d’Arthur
Sivar, le protagoniste, sert de miroir à l’auteur lui-même, reflétant ses pensées, ses émotions et son essence. Il endosse le rôle d’un porteur de renouveau, d’un acteur déterminant dans cette quête épique.
Le récit établit une correspondance entre les explorations de Sivar et les voyages d’éminents chercheurs de notre monde. Tout au long de cette œuvre, l’ambition était de captiver le lecteur, non seulement par le biais de son expressivité, mais aussi par son innocence et sa douceur palpables.
À ce point précis de l’histoire, Sivar est un personnage en devenir, tiraillé par des émotions contradictoires — de la peur à l’incertitude, tout en ressentant une excitation face à l’inconnu qui l’attend.
Les compagnons : plus que de simples stéréotypes
« Les deux acolytes. Ce n’est peut-être pas la vignette où on les voit le mieux, mais j’ai aimé avoir l’occasion de les dessiner dans un moment “quotidien”, afin de faire ressortir les nuances derrière les apparences : Golian est un demi-géant très fort, mais aussi sensible et incertain, apparemment un peu idiot (mais qui sait ?) Didan est vif, agité, controversé, machiavélique, apparemment sans morale (mais qui sait ?). » Emiliano Tanzillo
Au cœur d’un moment empreint de complicité et de repos, nous sommes introduits aux fidèles acolytes de notre héros.
Golian, avec sa stature de demi-géant, est loin d’être uniquement la force brute qu’il pourrait laisser paraître de prime abord. Il a une profondeur et une complexité qui dépassent les attentes.
À l’autre bout du spectre, Didan se démarque par sa finesse d’esprit, sa ruse, mais également par son côté égoïste et calculateur.
Bien qu’ils se côtoient, leur alchimie en tant qu’équipe est encore à construire, et ils semblent insouciants des nombreux défis qui se dresseront sur leur chemin. n Ce moment d’accalmie, en plus d’offrir au lecteur une pause contemplative, ajoute une tension subtile, faisant pressentir les péripéties à venir dans l’histoire.
Romantisme et Contrastes
« Une planche d’amour courtois, avec des teintes à la Tim Burton. Cette histoire de chevalerie a aussi des moments romantiques ! » Emiliano Tanzillo
Le monde de la bande dessinée ne manque pas d’instants empreints de romantisme. L’introduction d’un élément à la manière de Tim Burton insuffle une tendresse dans un paysage qui, sans cela, serait austère.
Nous assistons ici à une scène intime entre Sivar et Nimue, d’une douceur qui marque une pause dans la quête dangereuse de notre héros.
La veille de la confrontation majeure est particulièrement marquante, avec des arbres décharnés et une palette de couleurs contrastées qui engendrent une dynamique visuelle chargée de tension
Crédits photos : ActuaLitté, CC BY SA 2.0