(Jérusalem) Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, est retourné lundi en Israël après une tournée dans six pays arabes visant à coordonner les efforts contre le mouvement islamiste palestinien Hamas, tout en cherchant des solutions pour atténuer la crise humanitaire dans la bande de Gaza.
Quatre jours après sa visite à Tel-Aviv en signe de solidarité après l’attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre, M. Blinken a atterri de nouveau dans la ville et s’est directement rendu à Jérusalem pour s’entretenir avec le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou.
« Je veux avoir l’opportunité de partager tout ce que j’ai entendu, ce que j’ai appris, au cours de ces derniers jours en rendant visite à nos autres partenaires et de discuter de la voie à suivre avec nos alliés et amis israéliens », a déclaré M. Blinken à la presse dimanche au Caire, au moment où qu’Israël prépare une importante opération terrestre dans la bande de Gaza.
Ce déplacement survient alors que le président américain, Joe Biden, envisagerait de répondre à une invitation à se rendre en Israël pour démontrer, une fois de plus, ce que le dirigeant américain décrit comme une solidarité inébranlable.
Plus de 1400 personnes, pour la plupart des civils, sont mortes dans l’attaque d’une ampleur inédite menée par le Hamas, et une centaine a été prise en otage.
Israël a répondu par des bombardements ininterrompus sur la bande de Gaza, tuant environ 2750 personnes, en majorité des civils.
Selon des responsables américains, M. Blinken a entendu une large opposition au Hamas de la part des dirigeants lors de sa tournée, mais aussi des inquiétudes concernant le sort des Palestiniens.
« J’ai dit clairement que le Hamas ne pouvait pas, ne devait pas, continuer à faire comme si de rien n’était », a insisté M. Blinken au Caire.
« En même temps […], nous sommes déterminés à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour répondre aux besoins de la population de Gaza », a-t-il ajouté, estimant que « les civils ne devraient pas avoir à souffrir des atrocités » du mouvement islamiste palestinien.
Réoccuper Gaza, une « erreur »
Sous la pression des États-Unis, Israël a repris dimanche la fourniture d’eau dans le sud de la bande de Gaza, après avoir annoncé interrompre toute livraison de nourriture, d’eau et d’énergie dans le territoire densément peuplé.
Washington a également nommé un coordinateur chargé de diriger l’aide humanitaire à Gaza, l’ambassadeur des États-Unis à la retraite David Satterfield, attendu lundi en Israël.
L’administration Biden a affirmé qu’Israël avait le droit de répondre et s’est abstenue d’appeler à la retenue ou à un cessez-le-feu. Mais elle a également alerté contre des mesures plus extrêmes telles qu’une expulsion massive des Palestiniens, une perspective redoutée par le président palestinien, Mahmoud Abbas, un rival du Hamas basé en Cisjordanie occupée.
Lors d’une interview dimanche sur CBS News, M. Biden a mis en garde contre les dangers d’une tentative d’Israël de réoccuper la bande de Gaza.
« Je pense que ce serait une erreur », a-t-il déclaré.
Israël s’est retiré de Gaza en 2005, mais y a imposé peu après un blocus aérien, terrestre et maritime, qui s’est intensifié lorsque le territoire est passé en 2007 sous le contrôle du Hamas, considéré comme un groupe terroriste par l’Union européenne, Israël et les États-Unis.
M. Blinken a eu des entretiens dans quatre des cinq États arabes entretenant des relations diplomatiques avec Israël, à savoir la Jordanie, l’Égypte, les Émirats arabes unis et Bahreïn.
Il s’est également rendu en Arabie saoudite, qui a suspendu, en raison de la guerre, ses discussions sur une possible normalisation avec Israël, et au Qatar, autre partenaire des États-Unis qui entretient des relations avec le Hamas.
