Roberto Mancini se défend d’avoir privilégié l’Arabie saoudite à la … – 20 Minutes
Ça vire gentiment au règlement de comptes à la tête de la Fédération italienne, depuis l’annonce de Roberto Mancini de quitter son poste de sélectionneur. Torpillé de toutes parts pour ce choix, le vainqueur de l’Euro 2021 n’a pas mâché ses mots mardi dans la presse italienne pour expliquer sa décision et critiquer sa fédération, qui négocie de son côté l’arrivée de l’ancien coach du Napoli Luciano Spalletti. « Je n’ai tué personne et on me traite d’une manière que je ne mérite pas, pointe-t-il dans un entretien au Messaggero. Trop de choses qui ont été dites ne sont pas conformes à la réalité. » Roberto Mancini, qui a donc conduit la Squadra Azzurra à son deuxième sacre européen il y a deux ans, a d’abord balayé l’idée selon laquelle il était convoité par l’Arabie saoudite, à la recherche d’un sélectionneur depuis le départ du Français Hervé Renard.
« L’Arabie saoudite n’y est pour rien », a-t-il assuré au Corriere dello sport, expliquant que l’Italie avait « toujours été sa priorité ». Il admet simplement avoir reçu « diverses propositions ». « Mais pour le moment, il n’y a rien de concret », poursuit-il. Outre Riyad, qui lui proposerait un contrat de trois ans et entre 25 et 40 millions d’euros, le Mexique et plusieurs clubs sont sur les rangs. Les raisons de son départ, cinq ans après sa nomination et 17 mois après l’échec retentissant à qualifier la Nazionale pour le Mondial 2022 au Qatar, il faut les chercher du côté de la Fédération italienne (FIGC) selon lui.
« Si quelqu’un veut vous garder… »
« Cela faisait des mois que j’y pensais, c’était le moment de partir, parce que quand certaines choses changent en interne, cela veut dire qu’on se dirige vers la fin », a-t-il expliqué au Corriere dello sport. En cause des modifications de son staff décidées par le président de la Fédé Gabriele Gravina, avec deux de ses adjoints et proches nommés à d’autres postes. « Est-ce qu’on a déjà vu un président changer le staff d’un sélectionneur ? Cela faisait un an qu’il voulait révolutionner le staff, je lui ai fait comprendre qu’il ne pouvait pas me priver de deux personnes d’un groupe qui fonctionnait bien et qui a été champion d’Europe », a-t-il regretté dans son entretien à la Repubblica.
Lorsqu’il lui fait part de ses doutes début août, le président de la FIGC n’a selon lui pas cherché à le retenir : « Si quelqu’un veut vous garder, il peut faire changer les choses ». Pour lui succéder, la FIGC pense à Antonio Conte, qui a déjà dirigé la Nazionale entre 2014 et 2016, et à Luciano Spalletti, sacré champion d’Italie au printemps avec Naples à 64 ans. Ce dernier, de l’avis général, tient la corde, mais il reste un obstacle juridico-financier de taille à régler.
De Laurentiis pourrait compliquer la venue de Spalletti
S’il a quitté son poste d’entraîneur de Naples, qu’il a conduit à son troisième scudetto après 1987 et 1990, le technicien est toujours sous contrat avec le Napoli jusqu’à juin 2024. Une clause dans son contrat prévoit qu’il en sera libéré contre 3 millions d’euros d’indemnités, somme qui baisse de 250.000 euros chaque mois jusqu’à l’expiration dudit contrat. Le président de Naples Aurelio De Laurentiis n’a pas l’intention de faire de cadeau à la FIGC, qui de son côté argue que cette clause de non-concurrence ne concerne pas une fédération.
« S’ils choisissent à juste titre Spalletti en lui offrant un salaire de 3 millions d’euros pour trois saisons, nous ne pouvons pas être forcés de payer 1 million d’euros par an pour un coach qui s’est libéré de son obligation contractuelle », a déclaré De Laurentis dans un communiqué. « 3 millions d’euros, ce n’est pas beaucoup d’argent pour Naples et c’est encore moins pour Aurelio De Laurentiis. Ce n’est pas une question de “dollar tout-puissant” mais de principe », a-t-il ajouté. Si l’optimisme reste de mise, la FIGC ne peut se permettre d’atermoiements ou une saga qui nuirait encore à son image écornée : la Nazionale, actuellement 3e de son groupe, reprend sa campagne de qualifications pour l’Euro 2024 le 9 septembre avec un déplacement déjà capital en Macédoine du Nord.