KPMG étudie la dynamique de l’hôtellerie française – Voyages d’Affaires

Sans grande surprise, la 46e édition de l’étude annuelle de KPMG sur l’Industrie Hôtelière Française dresse un bilan positif de l’activité des établissements en France. Malgré la relative absence des touristes asiatiques, largement compensée par un marché domestique toujours solide et l’apport des clientèles d’Amérique du Nord et de Grande-Bretagne, l’hôtellerie française est sur une bonne dynamique en 2022, comme en 2023.
« Le premier semestre 2023 a été particulièrement bon, en particulier à Paris et dans les grandes agglomérations, constate Stéphane Botz, associé et directeur KPMG Hospitality France. 2023 sera sans nul doute une très bonne année, portée par des événements comme le salon du Bourget ou la coupe du monde de rugby ». Une embellie qui devrait se poursuivre, Stéphane Botz estimant que« 2024 sera sans doute du même acabit, notamment grâce aux Jeux Olympiques. Il y a même de bonnes chances que ça continue en 2025, quand on voit ce qui s’est passé après les JO de Londres. La destination France va générer des désirs de voyage« .
Forte croissance des prix moyens, hausse généralisée du RevPAR : cette étude met en lumière la très sensible croissance tarifaire que les voyageurs ont pu constater depuis de longs mois. « Depuis 46 ans que nous observons ce marché, et malgré toutes les crises, la progression des prix moyens a toujours été supérieure à l’inflation« , remarque Stéphane Botz. C’est particulièrement vrai dans des palaces à la lecture de l’observatoire qui leur est consacré dans cette étude, montrant une augmentation des prix moyens de près de +36% vs 2019.
Cette politique de prix élevés – la médiane étant à 1 400 euros la nuit – qui accélère la transformation du mix clientèle de ces hôtels, essentiellement axé sur le loisirs comme le montre une durée moyenne de séjour de 3,9 jours. « En 2022, la clientèle loisirs constituait 88% de la fréquentation des palaces, alors qu’avant le covid, la norme était 75% loisirs et 25% business, voire du 65%-35% dans certains établissements, décrit le directeur de KPMG Hospitality France. La clientèle d’affaires n’a quasiment plus sa place dans les palaces. Les entreprises ne sont plus prêtes à mettre ce prix, même pour un CEO« .
Plus largement, la clientèle individuelle corporate n’est pas totalement de retour à son niveau d’avant covid, à la différence des séminaires. « Alors que le taux de chômage est au plus bas, les entreprises génèrent moins de déplacements, font plus attention avec des allers-retours dans la journée en TGV ou moins de nuitées sur place« , remarque Stéphane Botz. Ce qui peut, par exemple, expliquer que les résidences urbaines quatre étoiles peinent à retrouver leur niveau de fréquentation d’avant crise (-3,5 pts comparé à 2019).
Autre sujet de cette étude, l’évolution de l’offre hôtelière, toujours en développement. Si l’hôtellerie française totalisait 16 850 établissements pour 627 621 chambres en 2023, KPMG a identifié 125 nouveaux projets hôteliers – pour 16 000 chambres – qui devraient arriver d’ici 2026. Parmi ceux-ci, une trentaine d’hôtels sont planifiés dans le Grand Paris, participant à une croissance de l’offre de chambres de 5% à 7% dans les années à venir. Autres : la métropole Nice Côte d’Azur (8-10%) et Toulouse (6-8%). « Une destination affaires toujours forte« , souligne Stéphane Botz. Plus globalement, les futurs développements se concentrent à la fois sur le haut de gamme – un segment porteur pour le loisirs ou les séjours bleisure – et sur les grandes métropoles françaises à l’image de Paris, Nice et Toulouse, mais aussi Bordeaux, Lyon, Lille et Strasbourg.