Jours de Tonnerre : quand Tom Cruise a refait Top Gun… en mieux – EcranLarge

Après le premier Top Gun, Tony Scott et Tom Cruise se sont associés sur Jours de Tonnerre, film de course automobile intense et grisant.
Le succès de Top Gun : Maverick confirme plus que jamais l’aura de marque de Tom Cruise. Mais la star a très vite conçu sa carrière sur une logique implacable. Même lorsque des cinéastes prestigieux se sont amusés à égratigner son image de jeune premier séduisant (Stanley Kubrick entre autres), l’acteur s’est toujours reposé sur un équilibre passionnant en se mettant en scène via des personnages fantasmatiques, à mi-chemin entre le gendre idéal et le rebelle aux grands rêves.
En bref, Tom Cruise n’a jamais que reflété par ses rôles sa propre niaque, sa soif de succès et de transcendance, comme une sorte de mise en abyme aujourd’hui reconnue par un public bien heureux de le voir faire des cascades improbables pour de vrai. Tom Cruise aime le cinéma, aime divertir ses spectateurs et ceux-ci le lui rendent bien.
L’exemple le plus évident de cette trajectoire est a priori le premier Top Gun, où l’imagerie ultra-stylisée de Tony Scott a servi d’écrin rêvé à Cruise, soudainement canonisé en pilote de la Navy casse-cou. Un pur héros de l’Amérique, encore plus fascinant compte tenu de l’ambiguïté homoérotique distillée par le cinéaste. Après l’immense carton du long-métrage, on comprend ce qui a poussé le duo à remettre le couvert sur Jours de tonnerre.
Sacré Nascar
Lors de sa sortie en 1990, Jours de tonnerre reçoit des critiques assez mitigées, la faute à un sentiment de redite de la part de Cruise et de Scott. En même temps, il est compréhensible qu’un film où la star au sourire Colgate incarne un pilote (cette fois de voitures de course) qui aime aller vite et prouver qu’il est le meilleur évoque forcément Top Gun.
Pourtant, il serait temps de réhabiliter cette suite spirituelle comme étant bien supérieure à son modèle. Top Gun est loin d’être le film le plus abouti du cinéaste, la faute à une mise en scène contrainte de ruser pour filmer ses séquences d’aviation, entre plans de studios dans des cockpits et raccords en extérieur captés par des caméras qui essaient tant bien que mal de suivre le rythme. Scott a su compenser cela par la nervosité de son montage, mais au point où ses séquences d’aviation ne reposent que sur le ressenti, et non sur une quelconque clarté de l’action.
Le box-office de Top Gun : Maverick, allégorie
À l’inverse, les scènes de course de Jours de tonnerre arrivent à marier à la perfection les deux. Travellings au milieu des bagnoles, plans fixes qui rendent compte de la vitesse hallucinante des bolides et inserts efficaces sur les visages, les pédales et les volants… Le film façonne avec une véritable orfèvrerie une lisibilité nécessaire pour comprendre la position des véhicules, tout en reconstituant la sensation de danger en nous plongeant au cœur de ce chaos.