Ces sportifs qui s’évaporent pendant les compétitions internationales – Midi Libre

La défection récente des jeunes handballeurs burundais n’est pas la première dans l’histoire. Avant eux, de nombreux autres sportifs ont profité de leur déplacement à l’étranger pour fuir leur pays.
Dix handballeurs burundais qui participaient au Championnat du monde des moins de 19 ans en Croatie ont disparu en plein tournoi, cet été. Ces jeunes ont profité de cette compétition internationale pour fuir leur pays. une habitude dans l’histoire.
1948 : le premier cas de défection
En 1948, aux Jeux Olympiques de Londres, la première personne à quitter sa délégation et quitter son pays à la faveur d’une compétition internationale est une femme, Marie Provaznikova.
La Tchécoslovaque de 57 ans était l’entraîneuse de l’équipe de gymnastique qui remporta d’ailleurs la médaille d’or lors de ces JO. Elle décide de quitter la Tchécoslovaquie (République tchèque et Slovaquie aujourd’hui) pour son “manque de liberté”.
L’explication est toute trouvée. En février 1948, le Parti communiste tchécoslovaque arrive au pouvoir et l’entraîneuse s’oppose au nouveau régime. Marie Provaznikova demandera et obtiendra l’asile aux Etats-Unis.
1956: les Hongrois en nombre
8 ans après, le chiffre gonfle. Ce sont des dizaines de Hongrois qui fuient leur pays durant les Jeux Olympiques à Melbourne, en Australie. 1956 est l’année de l’insurrection de Budpest. Les habitants se révoltent contre le régime communiste au pouvoir en Hongrie. Mais le soulèvement est durement réprimé par l’armée soviétique.

La délégation hongroise se trouvant déjà en Australie pour les JO d’été, organisés en novembre, les athlètes prennent connaissance de cette répression à l’autre bout du monde par le biais de la presse.
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\u26bd En ce 6 décembre, on s’éloigne des terrains de football pour piquer une tête ?\u2642\ufe0f
En 1956, l’URSS affronte la Hongrie en demi-finale de water-polo à Melbourne, quelques mois après l’intervention des troupes soviétiques à Budapest.
Le match se transforme en “bain de sang”? pic.twitter.com/ukhqxt7lwK
— FC Geopolitics (@FCGeopolitics) December 6, 2019
Des dizaines de Hongrois ne retourneront pas dans leur pays, plusieurs d’entre eux iront aux Etats-Unis.
1972 : Munich et la Guerre froide
En 1972, en pleine Guerre froide, le record de défections est atteint. Pas moins de 117 lors des Jeux Olympiques de Munich (Allemagne) selon l’agence de presse Associated Press.

De nombreux athlètes originaires de l’Union soviétique ou des pays proches profitent des évènements sportifs internationaux pour demander l’asile politique.
À partir des années 80 : Cuba, champion toutes catégories
À partir des années 1980, ce sont les athlètes cubains qui fuient leur pays. Football, baseball, ou sports individuels, toutes les disciplines sont concernées. Plusieurs délégations ne revenaient jamais sur l’île, ce qui provoquait la colère de Fidel Castro.

Le dernier en date est Orlando Ortega. Disparu pendant les Mondiaux d’athlétisme de Moscou en 2013, le spécialiste du 110m haies est ensuite naturalisé espagnol en 2015.
1996 : Une équipe quasi complète disparaît
Nouveaux Jeux Olympiques et nouvelle défection. Cette fois-ci à Atlanta (Etats-Unis). L’équipe quasi entière féminine de basket du Zaïre disparaît, afin de fuir le régime de Mobutu.

Aujourd’hui, rien n’a changé. À part le Zaïre, rebaptisé Congo.
2010 : les Nord-Coréens remplacés ?
Cette fois-ci, cela se passe lors de la Coupe du monde de football en Afrique du Sud. Certains Nord-Coréens, qui disputent la seconde Coupe du monde de leur histoire après 1966, en auraient profité pour filer en douce.

Lors du deuxième match de poule face au Brésil, pas moins de quatre joueurs sont notés “absents”. Certaines rumeurs font même état de plus de départs de joueurs, qui auraient été remplacés par… des policiers nord-coréens.
La FIFA avait démenti cette rumeur et la délégation était repartie avec trois défaites en trois matches dans les bagages.