Argentine: entre questions sécuritaires et crise économique, les … – RFI
À droite, qui choisir entre Horacio Rodriguez Larreta, 57 ans, et Patricia Bullrich, 67 ans ? Le premier est l’actuel maire de centre droit de Buenos Aires, la seconde, plus clivante, est la présidente du PRO, le principal parti de la coalition d’opposition à droite. Pour Claudia, 51 ans, ce sera « Patricia Bullrich ! », annonce t-elle, sans hésitation, au micro de notre correspondant, Théo Conscience. Cette employée dans le secteur hôtelier apprécie le discours de fermeté de la candidate qui a fait de l’insécurité son cheval de bataille. « Je la vois plus engagée sur le thème de la sécurité. Elle parle avec conviction de comment la garantir car elle a été ministre de la Sécurité, et c’est quelque chose d’important ! »
Ces derniers jours une recrudescence de violences très médiatisées a justement remis l’insécurité au centre de la campagne. Mais Tomas, étudiant de 20 ans, préfère choisir son candidat en fonction d’un autre critère. « Les connaissances en économie, car nous devons choisir le président qui dirigera la politique économique de l’Argentine, donc c’est ça le plus important. »
Pour Tomas, la priorité est de lutter contre l’inflation qui dépasse actuellement les 115 %, et c’est pour cela qu’il votera demain pour l’économiste de formation Horacio Rodriguez Larreta. Dans les derniers sondages cette semaine, ce dernier accusait un très léger retard sur Patricia Bullrich.
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Sergio Massa : lui laisser sa chance
La coalition de centre gauche au pouvoir fait elle bloc derrière la candidature de l’actuel ministre de l’Économie Sergio Massa, 51 ans. Les électeurs que nous avons rencontrés sont prêts à lui donner plus de temps pour redresser la situation. « Le sujet de préoccupation numéro 1, c’est l’économie », nous confie Oscar. En dépit d’une inflation record et d’un taux de pauvreté en augmentation à 39 %, cet ouvrier dans le bâtiment, votera ce dimanche pour l’actuel ministre de l’Économie, Sergio Massa, nommé il y a un an. « Au-delà des critiques que je peux avoir envers lui, c’est le seul candidat qui promet de préserver les droits que nous avons acquis jusqu’ici. Les autres options veulent balayer tout cela avec une dévaluation qui décimerait nos revenus. »
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En poste depuis un an, Sergio Massa a hérité d’une économie surendettée et sevrée de devises étrangères par une sécheresse historique qui a privé l’Argentine de 20 milliards de dollars d’exportation de céréales cette année.
Adriana, enseignante de 52 ans, veut lui laisser une chance de redresser le pays. « Ce gouvernement a hérité de la situation désastreuse laissée par le gouvernement antérieur et a dû traverser une pandémie dévastatrice. C’est dans ce contexte que Massa est arrivé, on ne peut pas lui demander de faire des miracles en si peu de temps. Mais il peut faire mieux en étant président. »
Fort du soutien de l’aile gauche du péronisme, incarnée par l’actuelle vice-présidente Cristina Kirchner, le centriste Sergio Massa devrait remporter la primaire de demain contre le syndicaliste Juan Grabois et être investi candidat pour l’élection présidentielle du 22 octobre prochain.
Les PASO : Primaires Ouvertes, Simultanées et Obligatoires
Plus de 35 millions d’électeurs sont appelés à présélectionner à la fois les partis qui seront en lice le 22 octobre pour la présidentielle –il faut pour cela obtenir 1,5 % des votes nationalement– et leurs candidats.
Vingt-deux tickets « président+vice-président » se disputent cette charge. Il n’en restera qu’une demi-douzaine dimanche soir en vue du 22 octobre, dont deux blocs dominants, d’où devrait émerger le prochain président. À surveiller cependant, l’outsider Javier Milei. Economiste ultralibéral et libertaire, il avait hissé son parti en 3e position aux législatives en 2021 sur Buenos Aires (17,3%).
En même temps que les candidats à la présidence, les Argentins votent ce dimanche pour pré-sélectionner des candidats à la Chambre des députés et au Sénat, qui se renouvelleront pour partie lors du scrutin du 22 octobre.