Rentrée scolaire: «On ne s’endettera pas!» – Le Droit

Plus que jamais, pour l’environnement mais surtout pour faire face à l’inflation, le recyclage est à la mode pendant la préparation de la rentrée. L’obsessive quête du neuf pour l’ensemble des effets scolaires n’est qu’une pure question d’image, pensent certaines familles, comme celle de Mme Martineau qui a commencé en juin à se préparer pour le retour à l’école qui s’en vient à grands pas.

Tout le monde de la famille est averti et le concept bien implanté: la fin de l’année scolaire rime avec un exercice de tri d’une demi-journée. Et on utilise un gros bac de rangement pour se ravitailler durant toute l’année.

«On fait le tri dès que ça sort du sac (en juin)… On essaie de conscientiser les enfants à ne pas barbouiller sur leurs effets scolaires et ce n’est pas toujours facile», dit-elle. «L’objectif, c’est de récupérer d’un enfant à l’autre. Cette année, on avait l’impression d’avoir des listes complètes, il ne manquait que deux ou trois items pour certains.»

Friperies

La facture totale pour le matériel neuf s’élèvera, pour le trio, à environ 118$, un montant qui inclut une nouvelle boîte à lunch pour le benjamin.

Mme Martineau, fondatrice et présidente d’une entreprise spécialisée en communication, surveille aussi à longueur d’année ce qui se déniche dans les commerces d’articles usagés, où de véritables trésors pratiquement neufs sont parfois dissimulés.

«On ne magasine pas exclusivement dans des friperies, mais ça nous arrive d’y faire un détour pour des livres usagés, des équipements sportifs et on va toujours jeter un coup d’œil à la section papeterie. Ça peut nous coûter 10$ à travers l’année pour en économiser 100$ à la rentrée.»

—  Caroline Martineau

Si les stocks s’épuisent dans la réserve familiale, l’achat en gros est privilégié dans certains cas. «Ça peut être exagéré, mais la dépense, tu l’aurais fait l’année suivante de toute façon, alors tu dois penser en amont. C’est un bon truc», note-t-elle.

Caroline Martineau s’indigne contre le prix de certains items neufs, comme les cartables. Et la récupération, note-t-elle, permet aussi d’apprendre de belles valeurs aux enfants et de se libérer d’une bonne dose de stress inutile. «C’est aussi d’accepter l’usagé dans ta vie, car il y a beaucoup de gens allergiques à ça. Nous, pas du tout. On accepte aussi que ça ne soit pas parfait… Un cahier Canada, s’il y a deux pages utilisées au début, on les arrache et on le remet le cahier dans le sac de l’enfant. Ce n’est pas la fin du monde…Il faut se reposer les bonnes questions.»

Vouloir à tout prix avoir une liste scolaire neuve est une pression que les parents se mettent eux-mêmes pour plaire, croit-elle.

«C’est le fun, mais est-ce que ça dure assez longtemps pour que ça vaille la facture», demande-t-elle. « Il faut travailler le lâcher-prise.»

«La récupération, c’est la clef»

Enseignante et mère de famille, Catherine Jacovella dit elle aussi ne jamais avoir autant cherché des astuces pour diminuer la facture de la rentrée scolaire.

«La récupération, c’est la clef. Dans le passé, j’aimais tellement aller magasiner que je me disais: bof, on recommence à neuf chaque année et on rachète tout ou presque !» Mais avec le temps les achats sont devenus trop volumineux. «On a vraiment commencé à faire le tri. On a fait des piles dans le bureau à la fin juin et on a tout trié, en gardant ce qui est réutilisable.»

Elle surveille plus les circulaires et les applications comme Flipp pour savoir où les choses sont soldées.

Se demande-t-elle si elle ira dans un commerce local ou dans les grandes surfaces?

«Je suis plus dans le principe d’économiser, je me tourne vers les rabais, surtout pour tout ce qui est papeterie que je sais qui ne durera pas de toute façon. Malheureusement, un crayon HB acheté à l’Échelle du monde ou chez Dollarama, c’est un crayon HB. Mais souvent, je leur achète (dans un magasin indépendant) quelque chose comme un beau cahier pour pratiquer des mots ou un coffre à crayons différent. C’est comme le petit cadeau de la rentrée. Sinon, je vais me concentrer sur les grandes surfaces ou les géants d’Internet. On achète aussi à longueur d’année, il faut être à l’affût», décrit la mère d’une famille recomposée de cinq garçons de 8 à 13 ans.

Enseignante au secondaire, où on organise d’ailleurs de plus en plus de friperies pour donner un coup de pouce aux élèves, Mme Jacovella constate que la récupération du matériel s’avère d’une grande utilité.

«On fait souvent des trouvailles dans les casiers (à la fin de l’année) et on récupère du matériel qui est encore bon. Il y a des gens qui s’en occupent avec le club écolo. Ils mettent tout ça dans un local et à l’inscription, les gens peuvent racheter plein de matériel à bas prix. C’est assez nouveau et ça aide beaucoup les gens à faible revenu. Il y a d’autres élèves qui n’utilisent pas leur matériel, vont quêter des feuilles à leur voisin toute l’année et retrouvent leur paquet de 200 feuilles mobiles dans leur casier à la fin. Comme prof aussi, je garde du matériel et quand je vois qu’il manque quelque chose à un élève, je vais lui donner», précise-t-elle.

Quelques astuces pour économiser pour la rentrée

• Récupérer les articles de l’année précédente: pour éviter de dépenser des sommes inutiles (et donner un coup de pouce à la planète), dresser la liste des effets qu’il est possible de récupérer. On peut par exemple enlever les quelques pages déjà utilisées d’un cahier et le recouvrir d’un papier rigolo (de la couleur demandée) ou encore laver ou décorer l’étui à crayons
• Garder des réserves d’articles en vrac: une façon d’encourager votre enfant à utiliser son matériel avec parcimonie est d’en garder une réserve de remplacement à la maison (si l’école le permet)
• Donner à l’enfant suivant au sein d’une même fratrie (ou entre cousins, amis, voisins, etc) pour optimiser l’utilisation du matériel
• Surveiller les aubaines, et ce dès la fin de l’année scolaire précédente (circulaires en ligne, coupons et codes promotionnels, applications pour comparer les prix, ventes de garage et friperies, etc)
• Miser sur les achats groupés: de nos jours, de plus en plus d’écoles proposent aux parents une formule similaire et très avantageuse, mais il est aussi possible de se regrouper entre parents d’un cercle d’amis
• Faire du troc: si vous avez trop de ceci et pas assez de cela, puis qu’un autre parent a le problème inverse, il est possible de faire un échange, une méthode payante pour tout le monde
• Discuter d’éducation financière avec votre enfant: préparer les achats pour la rentrée scolaire est une occasion en or pour échanger avec votre enfant sur quelques notions de consommation, de budget et d’épargne personnelle, par exemple en l’impliquant dans le processus de planification des achats et en établissant un budget réaliste

Source: Alloprof